Même après 20 ans et plus de séjour et d’étude ethnologique attentive en Occident en tant que Noir africain, vous pouvez vous tromper sur vos conclusions sur leurs mœurs. Par exemple, le racisme anti-noir vous sautera aux yeux, à la gorge et aux tripes, car vous le subirez dans votre chair au quotidien. Il n’aura pas de répit ni même de durée de péremption : on vous traitera en moins que rien, en étrange étranger de la première heure de votre entrée chez eux à la vingtième année, et même durant un siècle si Dieu vous accorde la vie et si vous êtes assez masochiste pour continuer à vivre parmi eux. Il est vrai que quelle que soit la durée de séjour d’un tronc d’arbre dans le marigot, il ne peut devenir un caïman.
Sous l’angle de cette discrimination dont votre chair et votre cœur sont marqués du fer brûlant, votre étude ethnologique finit par vous apporter quelques certitudes théoriques.
Et vous en arrivez à dresser une longue liste de certitudes élevées au rang de théorème aussi empiriques soient-ils. Et vous vous persuadez que :
- Le Blanc déteste le Noir
- Quand le Blanc rit, il veut que le Noir pleure
- Le Blanc ne jure que par l’exploitation du Noir
- Quand quelque chose est bon ou intéressant, le Blanc estime que le Noir en est indigne et le lui arrache par la force, la ruse, ou la force des choses ; même si cette chose appartient au Noir
Un lemme du Théorème 4 est illustré par les rapports entre les sexes sous l’angle de l’opposition Blanc/Noir.
Ainsi, après 20 ans d’étude des mœurs des Blancs dans leur pays, le Noir observateur remarque que quand le Blanc, aussi stupide, vieux ou laid, soit-il veut prendre une femme noire, il la prend très jolie et ce critère esthétique est chez lui sine qua non. Quand la blanche, aussi laide soit-elle, veut prendre un homme noir, il le prend beau, jeune, puissant.. La seule chance que le Noir a dans cet échange bancal et violent et qui compense cette injustice égoïste du Blanc c’est que Noir et Blanc n’ont pas les mêmes critères de beauté. Ainsi, le Blanc vient et ramasse chez les Noirs toutes les femmes minces dont les aspects négroïdes ne sont pas très prononcés ; or le Noir n’a que faire de telles femmes..
La caricature de cet échange est illustrée par deux cas extrêmes.
- Le cas du vieillard de plus de 80 ans, qui prend une jolie femme noire de 24 ans, et ils appellent ça amour. Chose qui ne peut jamais arriver dans le sens inverse ; c’est-à-dire un vieillard noir égrotant, squelettique qui prendrait une jolie femme blonde de 24 ans !
- La femme blanche de 70 ans,120 kilo, qui épouse un jeune noir et beau de 28 ans… !
Et c’est tout cela que les Blancs appellent amour…
Et le Noir qui observe et engrange cette moisson ethnologique sur les mœurs du Blanc après 20 ans de plongée dans sa société implacable à l’égard de son espèce croit détenir des certitudes. Même si, comme tout théorème, il sait qu’il existe des cas particuliers.
Jusqu’au moment où l’ethnologue noir, qui a payé ses études de sa personne, tombe sur cette photo, qui met en scène des couples, réunis pour la cérémonie de mariage de l’un d’entre eux. La scène se passe aux Etats-Unis. Les mariés ne sont pas n’importe qui ; dans ce monde capitaliste ou des gens qui n’ont même pas pu passer le stade du brevet de collège deviennent milliardaires parce qu’ils ont la chance d’être star de foot ou de tennis, le marié est bien connu dans la société américaine. Il s’agit du footballeur de la NLF américaine, Kerry Rhodes, qui se mariait avec la mannequin australienne Nicky Whelan.
Et tout à coup le monde est à l’envers. Les femmes sont des mannequin minces, grandes et jolies, des canons de beauté occidentale ; et les Noirs sont aussi des canons de beauté dans leur genre. Là où il y a des milliards, tout s’arrange. La jolie femme blanche épouse le bel homme noir… L’ethnologue noir y perd son latin.
Ahandessi Berlioz