
Dans les systèmes historiquement ou formellement démocratiques, la déviance autocratique n’est pas le fait d’une volonté individuelle, isolée de tout corollaire ; elle ne fonctionne qu’en système et avec une certaine présomption de synergie de la part d’un ensemble d’institutions, d’acteurs et de pouvoirs dont dépend la cohésion sociale et politique. En clair la tendance autocratique fonctionne en faisceau ; elle porte donc en germe le principe logique du fascisme.
Ainsi en est-il de la verticalité jupitérienne qui caractérise le gouvernement en France en ce moment. En France, le régime de Macron ne réprime violemment de manière quasi-barbare des manifestants – yeux et main arrachés, testicules explosés — que parce qu’il compte sur les médias main stream, qui tiennent le haut du pavé de la pensée unique et le monopole de la vérité, pour ne pas en parler. La dénégation et la conspiration du silence sinon le mépris comme mode de gestion de la réalité. Le gouvernement n’interdit la réunion commémorative d’un groupe d’intellectuels d’extrême-droite prévue pour se tenir en vase clos que parce qu’il sait qu’il sera soutenu dans sa violation flagrante des libertés, par une frange de la classe politique ; et qu’au-delà de la gauche à qui il envoie un clin d’œil complice, non seulement les médias à sa solde ne parleront pas de cette violation des libertés individuelles mais qu’il sera approuvé dans sa bonne volonté répressive, par les intellectuels bien-pensants – entendez, par-là intellectuels de gauche. Le gouvernement ne fait passer la loi sur la retraite à 64 ans au forceps que parce qu’il sait que le Conseil constitutionnel, qui a le dernier mot sur la validité des lois, tranchera en sa faveur.
En clair, médias, institutions, et intellectuels en vue, influenceurs et façonneurs de l’opinion, chacun a sa place joue sa partition dans des décisions qui font peu de cas ou violent l’esprit des lois et les droits humains les plus élémentaires — comme le droit de manifester sans perdre un œil, une main ou des testicules.
Dans les régimes formellement démocratiques, la déviance autocratique est bien plus structurée qu’on ne le croit. Les violences faites au peuple, à l’esprit des lois et aux libertés fondamentales sont bien moins le fait d’un individu isolé dans sa tour d’ivoire qu’une action et une volonté structurée selon une logique fasciste.
Ahandeci Berlioz
