
Ce que nous sommes collectivement, est le résultat de ce que nous faisons en tant qu’individus. Même si ce que nous faisons en tant qu’individus ne se voit pas, ce que nous sommes collectivement en est le révélateur implacable.
Un pays comme le Bénin où 99% d’une certaine classe aisée et/ou dominante, et ceux qui peuvent exhiber une fortune de 100 millions de FCFA sans même forcément atteindre la cinquantaine ne sont ce qu’ils sont qu’à coup de corruption, de rapine ou de détournement, bref sans pouvoir le justifier par des gains honnêtement traçables jusqu’à la source pure d’un travail ou d’une activité irréprochable ; un tel pays qui, du sommet de l’Etat à la base — et ce de tout temps – baigne culturellement et impunément dans la corruption, ne peut qu’avoir le faciès socio-économique et moral qui nous caractérise aujourd’hui : un pays hanté par la misère et noyé dans la pauvreté endémique ; un pays où la grande majorité manque de quoi satisfaire ses besoins vitaux, avec une éducation superficielle, gesticulatoire et affligeante dans sa superstructure comme dans ses infrastructures. Ce triste palmarès, faciès misérable, savons-nous qu’il n’est pas une fatalité, mais le résultat de ce que nous faisons, tous autant que nous sommes, chacun dans son petit coin égoïste..?
Mutatis mutandis, ce qui est dit du Bénin vaut aussi bien pour tous les pays africains et du monde, des États-Unis à la Chine, sans oublier l’Inde, la Russie, l’Ukraine, etc..
Aminou Balogun
