Que valent les savoirs et savoir-faire endogènes africains? Pourquoi et comment promouvoir aujourd’hui cet héritage, alors même que le modèle scientifique dit occidental apparaît comme le meilleur moyen de connaître et d’apprivoiser le monde? C’est à ces questions que répond ce livre en procédant à un examen du fa. Alors qu’une lecture hâtive le réduit à un art divinatoire plutôt chimérique, le fa se révèle, à l’analyse, comme un ensemble organisé de connaissances et de recherches et donc comme une science en puissance. Inclinent à le penser, très fortement, la vocation intellectuelle qui le définit, la rigueur des opérations logiques qu’il implique et qui renvoient, d’une manière ou d’une autre, au jeu d’une mathématique implicite, l’exigence d’objectivité valorisée par les acteurs du système et portée par une véritable tradition critique, enfin la densité et les fonctions mnémoniques et herméneutiques des mythes sur lesquels il repose. Mais, au-delà de la mise au jour de la consistance ainsi que des limites du fa, c’est à la définition d’une « méthode » d’examen et de validation des savoirs produits en dehors du système scientifique officiel que s’est essayé ce livre. Les questions qu’il pose visent, en effet, au bout du compte, à une refondation de la philosophie des sciences et de l’épistémologie.















