Discours sur l’Ignorance des Africains

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Ce que ne savent pas les Africains c’est que la moindre transigeance sur le devoir et l’action ne pardonne pas. Nous nous émerveillons des actions des autres et leur  sens du devoir ; or celles-ci sont mues par leur éthique du devoir. De ces actions nous profitons naturellement et, comme pour nous déculpabiliser ou nous donner  bonne conscience de notre passivité, nous nous plaisons à accuser les autres –les Blancs  pour ne pas les nommer – de nous dominer, exploiter et piller ou, à défaut, de l’avoir fait par les siècles passées. Sur les ailes obscures de cette critique facile, portés par l’éther du paralogisme, nous inférons la prospérité actuelle des Blancs des fruits de leurs rapines et violences pluriséculaires arrachées à nos sueurs, à notre sang et à nos ressources matérielles et humaines érigées en matières premières.

Mais pensons-nous sincèrement qu’il suffit d’être sorcier, esclavagiste ou pirate pour être prospère comme le sont  aujourd’hui les Occidentaux ?

L’équation de la prospérité actuelle des Blancs, si elle intègre notre pillage et notre domination pluriséculaires, contient aussi des variables éthiques et épistémologiques de premier ordre. Ce sont justement ces variables  que nous ignorons ou dont nous ne faisons presque aucun cas dans nos  conduites collectives ; et qu’en dépit du mépris ou de l’ignorance desquelles, nous espérons réussir comme eux, prendre une place digne dans le concert de l’humanité, contrairement à notre posture actuelle qui n’inspire que pitié ou mépris, voire même de la honte, dès lors que nous semblons nous y complaire. Nous nous abritons sous l’auvent de l’humanité, mais jouir des retombées de notre posture de victime historique ne suffit pas. Seuls le devoir, le sacrifice et l’action nous libéreront et nous conduiront vers la vallée heureuse de la prospérité.

Alan Basilegpo

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