Ukraine : Pourquoi les Occidentaux Spéculent sur la Démographie Russe

La Russie est héritière d’un empire, l’URSS, qui s’est effondré. En 1991 où se produisit cette vicissitude politique et  géopolitique de grande ampleur, l’Union Soviétique avait une population de 290 millions d’habitants. Même si ce n’était que le tiers de la population chinoise à la même époque, elle était supérieure à celle des États-Unis d’alors, qui se situait à 241 millions. Aucune nation européenne disposant d’un état unifié n’avait ce niveau démographique, même si dans leur ensemble les pays de l’Union Européenne totalisaient 721 millions d’habitants.

La diversité ethnique de la Russie actuelle, héritée de l’ambitieuse unification mise en œuvre par le PCUS dans le cadre de l’Union soviétique est aussi en cause dans la guerre d’Ukraine. Tout le monde sait que les Blancs – les USA en tête – veulent avoir la haute main sur les ressources de la terre, se servir de façon léonine et laisser des miettes aux non-Blancs, au nom de leur supériorité innée que traduit la supériorité de leurs techniques, de leur capacité militaire, qu’ils ont, dans un syllogisme implacable  conféré à leur Dieu et à leur race, celle des Blancs. Leurs rapports avec l’Afrique, violentée, réduite en esclavage, colonisée, néo-colonisée, pillée sans merci en donne un exemple tout à fait éclairant.

Or la Russie, nation à forte diversité ethnique avec pas moins de 160 nationalités qui ne sont pas tous de type caucasien, concentre d’immenses ressources minières et énergétiques sous son non moins immense territoire.

Pour les Américains et leurs dominions européens qui se vivent comme des Blancs, il s’agit d’un scandale géologique, d’une aberration géopolitique contraire à la loi de leur supériorité, qu’ils tiennent pour une loi de nature : les bonnes choses de la terre reviennent naturellement et  en priorité aux Blancs. C’est pour cela que, après avoir réussi à faire s’écrouler l’Union Soviétique, ils n’ont de cesse de démembrer la Russie, afin que divisée, elle puisse être avalée et rangée par petites nations dans le giron civilisateur des Blancs et de leur système capitaliste international. Démembrement et dépeçage dont l’Ukraine figure déjà le modèle et le précurseur zélé. La dislocation de la Russie dans sa forme actuelle doit donner accès à l’exploitation de ses immenses ressources dont elle s’arroge la propriété scandaleusement au goût des Occidentaux.

Si la Russie, au lieu d’avoir 140 millions d’habitants en avait dix fois plus, à savoir 1,4 milliards d’habitants, sans aucun doute, ne serait-elle pas en train d‘être harcelée et défiée géopolitiquement aujourd’hui par les USA et leurs vassaux européens, par l’Ukraine interposée. C’est dire que le respect dû à une grande nation ne se mesure pas seulement à l’aune de son économie ni même de sa puissance militaire mais aussi à celle plus substantielle de sa masse humaine, selon qu’elle force ou non le respect. Or on ne peut pas dire que la Russie soit une grande puissance démographique. Dans le mépris/défiance que l’Amérique et ses dominions vouent obstinément à la Russie, il entre une grande part de jalousie géopolitique et de rejet ethnique.

La question de fond est : Comment se fait-il qu’une nation proto-européenne et eurasienne de 140 millions d’habitants – à peine la moitié de celle des États-Unis – puisse s’arroger à elle toute seule un territoire vaste comme la Chine et les États-Unis réunis ? Et si les Européens se posent cette question, c’est à la part d’Européens qu’il y a dans les Russes qu’ils la posent avec jalousie ; car eussent-ils été purement et simplement Asiatiques, les Russes n’eussent pas fait  l’objet d’une telle défiance, ni jalousie, et l’histoire de leur territoire, aussi vaste soit-elle, aurait été regardée de loin, comme une navrante histoire de populations, de nations ou d’ethnies favorisées par le destin. Tels sont les termes historiques et les motifs psychologiques de la volonté hégémonique des États-Unis d’en découdre avec la Russie, d’exercer à son encontre des actes de provocation dont eux-mêmes n’auraient jamais toléré le dixième de la part d’aucune autre nation, à commencer par la Russie.

Or donc, si l’argument démographique doit entrer en ligne de compte du droit de propriété et de l’étendue du territoire des États, la question est de savoir à partir de combien de millions d’habitants une nation digne de ce nom peut-elle  se prévaloir d’un territoire hérité de ses ancêtres ?

Les Américains, on le sait, à coup d’Esclavage et de génocides ont fait main basse sur pas moins de 9 millions de km² en Amérique et sont aujourd’hui au nombre de 300 millions. Leur  cousin et dominion voisin, le Canada qui a à peu près la même superficie qu’eux, malgré une politique volontariste d’immigration et de peuplement, ne comptent que 38 millions d’habitants aujourd’hui. Doit-on lui en tenir rigueur et considérer qu’un ramassis d’Européens occupe indûment en Amérique  9 millions de km² ? A supposer qu’on laissât de côté la question morale des génocides qui ont conduit au grand remplacement des Indiens d’Amérique par les Blancs Européens.

Ce sont là quelques-uns des dessous de la guerre que les USA livrent à la Russie depuis des années et que l’invasion de l’Ukraine n’a fait qu’exposer à la lumière du jour avec son lot de souffrances et de destruction dont on doit se demander  si la responsabilité à peine lointaine des USA et de leur vassaux européens ne vaut pas tout autant sinon plus que celle immédiate de la Russie. Cette guerre sournoise, injuste qui vise à refaire l’histoire, une guerre inspirée par le racisme et la jalousie, est plus le fait des Américains que de la Russie dont la réaction est tout ce qu’il y a de plus normal pour une grande nation éprise de son histoire et de sa sécurité.

Enfin, un autre élément stratégique mis en jeu par les Américains et les Européens  est le coût humain de la guerre. En décidant de la faire la plus longue possible, en envoyant des armes massivement eu Ukraine,  les Américains et leurs alliés spéculent sur la durée et donc le coût humain de la guerre pour une Russie dont la démographie ne se compte ni en milliards, ni même en centaines de millions d’habitants. Dans leur cynisme achevé, les USA et leurs vassaux européens espèrent que ce facteur pourrait avoir un impact à la fois psychologique et politique en Russie, éprouver sa cohésion nationale ; raison pour laquelle, plus que jamais, ils optent pour une guerre sans fin.

Adenifuja Bolaji

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