Afrique Politique : La Raison du Désert, le Désert de la Raison

Pourquoi les dirigeants africains n’ont d’yeux et d’âme que pour les choses irrationnelles, c’est-à-dire au regard de leur fonction et des attentes légitimes investies en eux, des choses qui ne sont pas dans l’intérêt de leurs peuples, voire de leurs nations ? C’est assez curieux ; qu’ils soient « démocrates » ou non démocrates, c’est invariablement la même chose. A part Nelson Mandela qui a essayé d’être à la hauteur de l’éthique de sa fonction, compte tenu des marges de manœuvre qui étaient les siennes, citez-moi un seul dirigeant Africain qui fait des choses rationnelles.

Bien sûr, on ne va pas tous les mettre dans le même panier pourri de l’irrationalité. Tout en tenant compte de l’épée de Damoclès occidentale, il y a matière à faire une sociologie des soi-disant dirigeants africains depuis 1960, et distinguer entre les héros éliminés comme Sankara, Ngouabi, Lissouba, Gbagbo ou Kadhafi ; la meute des dictateurs intrigants qui comme Biya ou Eyadema, s’éternisent au pouvoir sans demander leur reste et la venimeuse engeance des prostitués cyniques dont un Alassane Ouattara est le représentant le plus abject.

Parmi ce beau monde hormis les sacrifiés, citez-moi un seul qui a fait ou fait des choses rationnelles tel que définies supra !

C’est pour cette raison que le continent est la risée du monde et recule inexorablement pendant que le monde entier avance. Même le fait que la misère étouffe chaque jour davantage leurs peuples ne leur semble pas la conséquence directe de leur irrationalité. Alors que le continent est l’un des plus riches du monde, à l’instar du discours raciste et dénégateur des Blancs,  mettent-ils la misère de l’Afrique sur le compte de la paresse de ses peuples ou d’une quelconque fatalité ? Il va de soi que pour eux, la question ne se pose pas.

Aminou Balogun

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