Bénin : Quand la Discorde Engendre la Colère

Mon Idéo Va, Court, Vole et Tombe sur…:

Y en a Marre !

ideogLe Bénin n’aura jamais autant mérité son nom qu’en ces temps funestes de la gouvernance infâme de M. Yayi.
Car la trahison sème la discorde. Et le peuple trompé, et renvoyé à son statut pluriséculaire d’objets d’exploitation s’anime. Il refuse sa condition d’objet inanimé, réifié, de laissé-pour-compte, de bête docile de nos villes et campagnes, qui produit le coton avec lequel à Cotonou un ramassis de politiciens se fait milliardaire, roule carrosse, fait des voyages présidentiels sans fin, mène la belle vie pendant que lui sue, saigne et se meurt.
Oui, le Bénin n’aura jamais mérité son nom qu’en ces temps lugubres où un fou de voyages et de corruption, un fou de tyrannie s’est imposé à sa tête et n’en fait qu’à sa tête. Oui le peuple est en colère ! Le Peuple étouffe. Le Peuple est en rogne, prêt à l’explosion finale.

Le Dahomey avait été changé de nom par les idéologues pseudo-marxistes et autres militaires bas-bleus, pour restaurer disait-on la neutralité identitaire et la concorde. Le nom Bénin avait été choisi, prétendaient ces historiens du dimanche, pour immortaliser la grandeur de l’empire régional du même nom. Or le nom Bénin est d’origine yoruba, comme le nom Danhomè est d’origine fon. Bénin, historiquement et étymologiquement vient de l’expression yoruba «ilè ibinu » qui signifie terre des ennuis et vexations, terre de discorde.

Il s’agissait bien entendu de la discorde entre les Yoruba et leurs voisins  Edo. Cela n’est pas sans rappeler l’origine du royaume Danhomè qui était aussi à sa manière la terre de la discorde entre les descendants d’Adjahouto et ses primo-occupants yoruba.
Si bien que changer le nom Dahomey en Bénin n’aura donc rien changé en termes de neutralité identitaire encore moins en termes de discorde. C’était comme tomber de Charybde en Scylla. Et aujourd’hui, la folie politique d’un homme, M. Yayi, nous installe dans cette vérité historique. Cette folie politique pousse le peuple à bout. Oui, le Bénin est plus que jamais un “ilè ibinu”, terre de discorde entre le peuple et celui qui a décidé de piétiner son destin. Mais la discorde engendre la colère, celle d’un peuple qui en a marre !

Éloi Goutchili


Commentaire sur l’origine du mot Bénin ; ajouté le 22/09/2017

Pour le Bénin, une rectification/précision s’impose.
Du temps d’Oba Eweka I (vers 1180-1246) jusqu’à Oba Ehenmihen (vers 1250 – 1260) l’empire s’appelait Ile Ibinu.
Source. DN Oronsaye: L’histoire du Royaume et de l’Empire d’origine du Bénin, Jeromelaiho 1995.
Selon ce témoignage, Benin, historiquement vient de l’expression yoruba «ilè ibinu » qui signifie terre des ennuis et vexations, terre de discorde – par opposition à Ilè-Ifè, Terre de l’Amour…
Oranyan l’un des fils d’Oduduwa( qui, venu de Benin, est devenu Oba chez les Yoruba à Ifè) a accepté de se rendre à Benin pour occuper le trône de ses ancêtres, en lieu et place de son père. Il a passé quelques années à Benin avant de retourner dans les terres Yoruba pour établir son propre royaume à Oyo. On dit qu’il a quitté Benin en colère et l’a appelé «Ilè Ibinu» (c’est-à-dire «terre d’ennui et de vexation») et c’est cette phrase qui est devenue l’origine de l’ancien nom de la ville de Benin «Ubini».
À partir d’Oba Ewedo (vers 1260 – 1274) jusqu’à la fin du règne d’Uwaifiokun (vers 1434-1440), on l’appelait «Ubini» jusqu’à ce que Ewuare l’ait changé. Fait intéressant, il a continué à être appelé Ubini par un segment de la population aussi tard que le règne d’Olua (vers 1475-1480) parce que son fils Iginua (qui a fondé le Royaume Itsekiri) l’a perpétué comme le nom du « Royaume de Benin » parmi les Itsekiri.
Donc en conclusion, Bénin vient de Benin, qui vient de l’expression yoruba « ilè ibinu », que les Iskereri – composante ethnique de l’empire du Benin – sont les derniers à conserver. Le paradoxe cocasse, c’est que l’un des arguments donnés par les révolutionnaires de 1972 pour changer le nom Dahomey en Bénin, est qu’il fallait trouver un nom qui ne rappelât aucune ethnie particulière du pays, de façon à consolider l’unité nationale. Raisonnement historiquement sujette à caution, car toute formation nationale se fait à partir d’un noyau fort. Même si la formation de nos états en Afrique n’a pas dépendu d’un bon sens ni d’une volonté internes à l’Afrique. Mais à l’arrivée, on découvre que voulant trouver un nom qui ne rappelât aucune ethnie particulière on tombe sur un nom dont l’origine est en vérité yoruba. En clair le Dahomey est pour le Danhomè ce que Benin est pour Ilè Ibinu
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