
Ce lundi 28 février, Alain Bauer, professeur de criminologie et spécialiste des questions de sécurité, était l’invité de Pascal Praud dans « L’Heure des Pros ».
Sur le plateau de CNews, ce type, Français passablement représentatif de l’arrogance, de l’hypocrisie, du racisme anti-noir et de la malhonnêteté impénitente de sa race, se lance dans une explication d’expert sur les responsabilités lointaines de la guerre déclenchée par la Russie. Au passage, remarquez comment à tue-tête, la propagande française et européenne personnalise voire psychiatrise la question : c’est la guerre de Poutine contre l’Ukraine. Selon cette propagande inspirée par la mauvaise foi, nous aurions d’un côté, un individu solitaire, dictateur et mégalomane qui agit selon son bon vouloir et ses fantaisies ; et de l’autre, tout un peuple, un pays et non le ramassis de néonazis corrompus ayant à leur tête un ludion des États-Unis avec lequel les Russes prétendent vouloir en découdre.
Notre expert qui ne se prend pas pour une merde en matière de d’histoire et de géopolitique,, dans un transport idéologique trahissant sa propre sensibilité droitière, après avoir brocardé la médiocrité congénitale des présidents démocrates américains — Carter, Obama « et quelques autres » ( dixit) — les considère comme des amateurs, qu’il oppose à l’adepte de la Realpolitik nommé Poutine. Notre expert ne se rend pas compte que l’habileté et le savoir faire diplomatiques de Poutine sont peut être aussi fonction de sa longévité au pouvoir. A l’en croire, Poutine agirait ou réagirait suivant la logique du « sang et des morts », comme si le Président Russe était responsable des 14.500 morts en Libye, des 165.000 morts en Afghanistan, des 224.000 morts en Syrie, des 1.200.000 morts en Irak, ces deux dernières décennies !
Et de continuer dans sa lancée délirante, obnubilée par une mauvaise foi atavique, à décrire la méthode Poutine en ces termes : « Car que ça soit direct ou indirect, avec des agents infiltrés ou des forces armées, avec le drapeau, y compris Wagner sur nos propres territoires en Afrique… »
« Y compris Wagner sur nos propres territoires en Afrique… » dit le type naturellement, et cela n’a choqué aucun de ses interlocuteurs pour qui la chose semblait aller de soi. Donc les Africains qui pensaient qu’ils étaient maîtres chez eux, doivent maintenant en être conscients : ils sont sur des territoires français. Ils auront quand même le droit d’aller lire ou relire Peter Abrahams, dans « Je ne suis pas un Homme libre » (Tell Freedom (1954)), un ouvrage dont le thème est malheureusement toujours d’actualité. Toute honte bue, au-delà de l’indignation et de la stupéfaction, je leur souhaite une bonne lecture…
Adenifuja Bolaji
