Pourquoi le Racisme Anti-Noir a de Beaux Jours devant lui

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Le racisme contre les Noirs d’Afrique –  à distinguer des autres racismes, en dépit de la tendance  sournoise à les confondre,  et qu’on peut appeler antinégrisme sur le modèle du syntagme « antisémitisme »,  qui est le racisme contre les Juifs, que pour le coup les Blancs distinguent et pour cause ! – ce racisme qui nous frappe cruellement depuis des siècles a été à la base de l’esclavage et du colonialisme.

Devenu par synecdoque synonyme de racisme, l’antinégrisme est inspiré par l’idée non de la différence mais de l’infériorité des Noirs, comparés aux Blancs mais aussi aux autres : Jaunes, Hindous, etc.… L’idée étant que les réalisations matérielles et technologiques des peuples constituent l’aune de leur rang dans les cercles concentriques des différentes races qui constituent l’humanité ; plus celles-là sont sophistiquées et performantes politiquement – c’est-à-dire plus elles confèrent du pouvoir, plus elles confèrent l’identité humaine à ceux-ci. En clair, celui qui a un fusil est un homme là où celui qui n’a qu’un arc ou un gourdin est repoussé vers la frontière de l’humanité.

La philosophie du racisme occidental telle qu’elle a été développée par ses tenants place le Noir à la frontière de l’humain ; elle le conçoit comme la bête à forme humaine, une bestialité mimétique de l’espèce humaine. D’où l’analogie avec le singe, et la série dichotomique qui structure l’idée raciste : civilisé/sauvage, intelligent/idiot/, supérieur/inférieur/, homme/sous-homme, Blanc/Noir, etc…

L’esclavage et la colonisation se sont basés sur ce discours légitimant, qui les précède en même temps qu’il les suit comme leur ombre, en s’y adaptant et en se renouvelant pour mieux les servir. A leur suite, par convention hypocrite, il y a eu le discours de l’indépendance, une vaine profession de foi qui promettait la liberté pour tous, mais qui n’a jamais été suivie d’effet avant de faire long feu.

C’est que la volonté de voler/violer l’Afrique est tenace chez le Blanc ; elle est plus forte que lui. C’est comme un pédophile obsédé sexuel face à une fillette sans défense. Chez l’Occident, la volonté de voler les ressources – humaines et matérielles – de l’Afrique est sans fin, inextinguible. Quand on veut exploiter le bois dans une forêt habitée par des singes, que fait-on ? On tue les singes, et on exploite le bois. On ne se pose pas de question. Quand on découvre un gisement de pétrole dans un marais habité par une faune rare, on l’élimine et on exploite le pétrole ; on ne se pose pas de question. On ne se pose pas de question parce que les animaux sont « inférieurs » à l’homme, et même si la cruauté de leur extermination peut toucher certains esprits sensibles, les intérêts et la cupidité de l’homme priment.

L’occident est obsédé par le vol/viol de l’Afrique. Or la rationalisation éthique de ce vol est offerte par le discours raciste de l’infériorité pour ne pas dire de l’animalité des Africains. Pourquoi les Occidentaux ne se précipitent pas sur la Norvège bien qu’elle possède des gisements de pétrole au large de ses côtes, alors qu’ils fondent sur le Congo pour les mêmes raisons ? Parce que les Norvégiens sont des hommes et les Africains des sous-hommes ; les loups ne se mangent pas entre eux.

L’idée de l’antinégrisme tel que définie plus haut, est que tant que les Blancs réussiront leur opération d’auto-persuasion de l’infra-humanité du Noir, ils pourront disposer sans états d’âme des ressources humaines et matérielles de celui-ci. Le racisme est donc l’ombre portée du vol/viol de l’Afrique par les Blancs. En somme, il vaut mieux se plaindre du pillage pluriséculaire de l’Afrique que du racisme qui n’en est que l’excuse morale.

Tant que le vol/viol de l’Afrique continuera, le racisme anti-noir sera toujours robuste car il y va de la bonne conscience du voleur/violeur blanc.

Alan Basilegpo

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