De tout ce que les nouveaux médias permettent de faire pour le développement social et culturel des collectivités, on constate que chez les Africains, les excitations et bavardages sur les sujets politiques se sont taillé la part du lion. Soit il s’agit d’un biais qui illustre le fait qu’un crétinisme à visage politique a le vent en poupe cependant que l’esprit de débat, de culture, de recherche et de science brille par son absence. Et alors c’est moins cette monomanie du thème politique qu’il faut stigmatiser que l’abdication philosophique qui la souligne. Ou bien par une allergie atavique à l’investissement intellectuel et culturel, les Africains ont choisi, tel l’autruche, d’enfouir leur tête sous le sable du bavardage politique.
Dans tous les cas, cette frénésie du bavardage et de l’excitation politiques auxquels s’adonnent les Africains sur les réseaux sociaux, à l’exclusion de tout autre centre d’intérêt socialement constructif et humainement enrichissant, est affligeante et inquiétante à la fois.
Pourquoi ? Eh bien, parce que ou bien le personnel politique élu et/ou payé sur denier public, ainsi que les oppositions institutionnelles ne font pas leur métier. Ce qui est préoccupant pour une collectivité humaine comme celle d’Afrique qui, plus que les autres sociétés que personne ne songerait à qualifier de trous du cul, a d’immenses défis spécifiques et décisifs à relever.
Ou bien le personnel politique et les oppositions institutionnelles font leur métier comme cela se doit, et irresponsable est ce complexe du shadow cabinet qui habite chaque Africain, ce niveau trop élevé de la préférence pour les thématiques politiques et partisanes, cette frénésie du tout politique, à l’exclusion d’investissements plus diversifiés, portant des débats culturels, scientifiques, philosophiques, sociologiques ou littéraires qui, plus que tout, sont à même de hisser l’Afrique de ses ténèbres vers la lumière de la prospérité.
Akay Bakaya