

Dans ce discours philosophiquement contrarié, je vois deux travers graves dont Talon est l’incarnation.
1/ L’Autocratie : celui qui fait et dit ce qu’il veut sans tenir compte de l’état, de la volonté et des sentiments de son peuple, qu’il considère comme quantité méprisable et négligeable, juste comme le faisaient les Blancs sous la colonisation…
2/ La Corruption ; c’est-à-dire celui qui a toujours confondu ses intérêts personnels avec les intérêts du peuple. Celui qui parle pour lui en excipant d’un peuple dont il n’a rien à faire. Ici, prenant ses vessies pour des lanternes, sans rien lui demander, il prête au peuple béninois la volonté de rayer d’un trait de plume les faits saillants de son histoire, qui continuent d’agir sur sa vie d’aujourd’hui.
En démocratie, et dans un leadership éclairé comme le faisait valoir récemment Tinubu, Talon n’a aucun droit de se substituer au peuple Béninois devant l’histoire ! Qu’est-ce que le néocolonialisme sinon la continuation du colonialisme par d’autres moyens ? Qu’est-ce que le colonialisme sinon la continuation de la traite négrière par d’autres voies ? Pense-t-il vraiment que les Africains ne savent pas que le vampire français, dans son impénitence notoire, continue de sucer leur sang ? Ne sait-il pas que le parti-pris occidental de pillage de l’Afrique n’est pas seulement une affaire d’il y a 200 ans, mais une question lancinante du présent qui menace de se perpétuer si on ne se levait pas pour y mettre fin ? Talon fait des pieds et des mains pour jouer les grands serviteurs de la France, dans sa prédation implacable et raciste sur le continent noir. Rude concurrence avec les grands pontes traditionnels de la Françafrique comme Ouattara, Macky Sall, Deby, et Faure Gnassingbé.1
Les Béninois n’exigent pas de Talon qu’il soit Thomas Sankara ou Béhanzin, mais entre Thomas Sakara ou Béhanzin et Ouattara ou Blaise Compaoré, il y a de la marge. Car, à force de zèle dans le fayotage, Talon risque de devenir l’étalon de la servilité.
Aminou Balogun
1Ce dernier qui, ces jours-ci trompe son monde par de fausses postures panafricanistes, histoire là aussi de rayer d’un trait de plume son palmarès de dictateur kleptocrate et érotomane… Car en plus de leur mépris de l’histoire, ces messieurs n’ont pas le courage d’assumer leur responsabilité… Avoir donné dans les crimes les plus diaboliques pendant un semi-siècle et, au moment de rendre compte au tribunal de l’histoire, se mettre à jouer les anges pour endormir les candides..
