Niger : Bola le Fou, Tinubu le Sage


Tout le monde a vu que, entre le début du coup d’état au Niger et maintenant, l’attitude de Tinubu est allée de l’effervescence à la discrétion ; de la folie à la sagesse. Au début, c’étaient des cris de guerre et des rodomontades, à peine refroidis par la réserve du sénat sur la question de l’intervention. Nouveau  président sur la scène internationale, Tinubu était sous le charme de la France et de son président, fou de guerre, Macron. Mais très vite, l’anglophone,  très peu au fait des diableries de la France dans notre sous-région, a fini par avoir un briefing de rattrapage.  Un topo des dégâts en perspective. Et il semble que cela lui a décillé les yeux. Il a compris très vite les risques pour son pays et son régime d’une intervention militaire au Niger. Même s’il continue de faire souffrir les Nigériens par la rupture unilatérale du contrat de fourniture d’électricité – chose dont son pays aura à répondre légalement – il semble que Tinubu a retrouvé le nez au milieu de sa figure.

Voici ce qu’en pense le journal Premium Times dans un bilan de ses 100 jours au pouvoir :

« En tant que président de la CEDEAO, il est bon que Tinubu ait laissé la raison prévaloir dans les débats du bloc régional pour restaurer un régime démocratique en République du Niger, à la suite d’un coup d’État militaire en juillet. Le Nigeria aurait payé le plus lourd tribut si des opérations militaires avaient été engagées, une responsabilité actuellement en contradiction avec son propre fardeau en matière de sécurité. Les archives de Global Rights Nigeria montrent que 555 personnes ont été tuées en moins de six semaines après l’entrée en fonction du président. Le Nord-Ouest et le Centre-Nord – régions et états limitrophes ou proches du Niger – restent des zones meurtrières d’acteurs non étatiques »

La sagesse, dit l’adage, est une lanterne qui s’allume dans le noir de l’ignorance, même tardivement, elle éclaire le chemin mieux que toute autre lumière…

Adenifuja Bolaji