Niger : Macron, le Fou de Guerre

Les dirigeants africains doivent connaître la psychologie de Macron pour  pouvoir traiter avec lui, sans déconvenue majeure et avec succès.

L’observation attentive de ses faits et gestes depuis son accession au pouvoir en 2017 montre à suffisance, qu’Emmanuel Macron a une psychologie marquée par la recherche de la tension en toute chose ; une tension puérile, disposition perverse mise en jeu à tout instant et dont il se repaît mentalement.

Monsieur Macron est un homme qui vit par et pour la tension, recherche ou fabrique de toutes pièces des tensions puériles plus ou moins imaginaires, dans lesquelles il prend un plaisir pervers à enfermer ceux qu’il pose comme ses ennemis ou adversaires. Dans l’univers mental de Macron, il n’y a pas place pour le dialogue sain, sincère et sérieux, l’égalité, la construction d’accord : soit il se soumet aux plus forts que lui, ou soit il cherche à écraser ceux qu’il considère comme inférieurs. On voit pourquoi il a d’énormes difficultés avec l’Afrique noire, étant donné que la motivation fondamentale du colonialisme dont il est le continuateur est le racisme, le fait de considérer les Noirs comme inférieurs, comme des sous-hommes.

Un rapide coup d’œil sur ses actions depuis 2017 montre bien les dégâts de cette psychologie de la tension, digne d’un accroc aux jeux vidéo.

  1. Les Gilets Jaunes. Voilà un  conflit social, qu’un Mitterrand, un Chirac et même un Sarkozy aurait terminé en l’espace d’un mois, mais qui a duré plus d’une année avec Macron. Un conflit que sa psychologie de la tension a laissé dégénérer pour ensuite lui opposer une répression féroce et inédite sous la cinquième république (Yeux crevés, mains arrachées, etc…) Violence et répression antidémocratiques déniées et méprisées par les médias à sa solde.
  2.  A peine le Covid arrivé, le tensionneur  psychorigide guerrier infantile dit : « Nous sommes en guerre ! » Même si les mesures générales contre la pandémie étaient prises en Occident de façon collective, il reste que le style de Macron a brillé par son sadisme et sa psychologie de la tension, sa volonté d’écraser des ennemis, de les «emmerder.» Ce style autoritaire, psychorigide, qui fabrique à la fois la guerre imaginaire mais des ennemis personnels réels (les travailleurs de santé  suspendus sans salaire, etc…) Là comme ailleurs, le tensionneur, l’enfant prodigue d’un système à bout de souffle, n’a pas manqué de soutiens – médiatiques et institutionnels, car il se sait le héros d’une lutte de classe consciente d’elle-même.
  3. La réforme des retraites en France a été l’occasion de démonstration de cette psychologie de la tension, ce désir de victoire dans une guerre subjective contre des ennemis objectifs. Toutes les armes étaient utilisées : alliances de circonstance, manipulations, mensonges politiques et médiatiques,  noria de 49.3. Mais un homme d’État sain peut-il se réjouir d’avoir, dans une problématique sociale comme celle des retraites, vaincu l’écrasante  majorité de son peuple ? Mais telle est la psychologie de tension de Macron qu’il voit la guerre en toute circonstance, et n’a d’yeux que pour la victoire. La guerre d’Ukraine lui ôta son joujou de covid, mais ce fut sauter à pieds joints d’une guerre à l’autre ; la guerre d’Ukraine était une aubaine pour sa psychologie de tension ; elle l’a sauvé de la guerre contre le covid, qui elle-même l’a sauvé de la guerre contre les Gilets jaunes. Les mots d’ordre du maître américain de soutien à l’Ukraine furent suivis à la lettre et avec zèle et passion. Tout ce qui pouvait faire durer la guerre d’Ukraine jusqu’au dernier Ukrainien est pour Macron une source de jouissance sans nom. Entre deux niaiseries délibérément malicieuses du genre « Il ne faut pas humilier la Russie » qui n’est pas moins niaise que de dire «  il ne faut pas voyager vers le soleil », Macron ne se fatigue pas d’envoyer des canons César et des Chars Leclerc, sans jamais en référer au parlement comme l’exige la constitution.
  4. Sur le plan de la diplomatie, Macron a mis en jeu tout le temps la même psychologie de la tension, le même syndrome de joueur de jeu vidéo, la même propension à allumer des foyers de guerre subjective pour se faire des ennemis objectifs. Tel a été le cas en Afrique noire, mais aussi en Afrique du Nord où ses relations avec le Roi du Maroc sont des plus exécrables. En Afrique de l’Ouest, les relations avec le Burkina Faso et le Mali auraient pu connaître un dénouement plus diplomatique et plus apaisé ; au lieu de quoi, ce fut la tension, la rupture, jusqu’à la perte totale de contrôle, jusqu’à la dégradation complète de l’image et des intérêts de la France en Afrique noire. Tous excès et échecs couverts par les médias et le système dont il est apparu comme le dernier joker.

A la lumière de cette brève analyse psychologique des agissements de Macron depuis qu’il a accédé au fauteuil présidentiel en France en  2017, on comprend alors ce qu’il se passe actuellement au Niger. A première vue, on peut croire que ce sont les dirigeants militaires du Niger qui sont intransigeants, rétifs, sourds au dialogue voire agressifs, mais il n’en est rien. C’est le Président tensionneur  de France qui fait ce qu’il sait faire le mieux : une guerre subjective, avec des protagonistes et des ennemis objectifs. De quoi s’agit-il au Niger ? Un changement de régime, fut-ce de façon militaire – chose soutenue naguère par le même Macron au Venezuela contre Maduro ; chose intervenue en Ukraine en 2014 sous la houlette des États-Unis, qui n’en sont pas à leur première. En général, dans ces cas, ou bien  on prend acte de façon mature de la vicissitude politique, comme l’ont fait les États-Unis et on passe à la suite. Ou bien  de façon tout aussi mature, on s’inscrit en faux contre le changement et on rompt ses relations diplomatiques, et on passe à la suite. Mais tel n’est pas le cas de Macron qui fait une fixette sur le Niger, sur Bazoum et mène un combat d’arrière garde pathétique, risible au fur et à mesure que le temps s’écoule ; attitude à peine sauvée par les sourdes rumeurs savamment distillées au quotidien d’une menace d’intervention militaire illégale. Car quoi, il n’appartient pas à la France d’aller installer la Démocratie en Afrique, surtout de force. La démocratie en Occident en général, et la Démocratie en France en particulier, où on peut perdre des yeux, des testicules ou des mains en manifestant, a encore à faire la preuve de sa validité universelle. Et, en attendant, dire qu’on veut aller rétablir la démocratie au Niger, comme naguère ont le fit en Côte d’Ivoire avec les conséquences que l’on sait, c’est se moquer du monde, ou se cacher derrière son petit doigt pour continuer à commettre des crimes coloniaux.

Pour atteindre ce vil objectif condamné par l’histoire, et continuer à jouir de sa psychologie de la tension, Macron entretient la psychose, et les rumeurs d’intervention reprises en boucle par les médias français ou francophones à  sa solde. Il s’est, dans un premier temps, abrité derrière la figure massive du Nigeria, mais lorsque Tinubu a compris la manœuvre néocolonialiste et surtout le danger d’une intervention de la France au Niger sous le couvert de son pays, il a fait profil bas. Macron s’est alors rabattu sur les derniers restes de ses dominions francophones. Il force l’ambassadeur de France à se barricader et les médias français parlent de séquestration, alors que c’est Macron qui, mû par sa psychologie de la tension, refuse de respecter les conventions internationales en matière de litiges diplomatiques. Bref, Macron le guerrier subjectif met en marche le moteur de la tension psychologique dont se nourrit son mental. Il ne vit que de ça ; c’est pervers, c’est inducteur, c’est puéril, mais telle est sa psychologie qu’il convient de mettre à nu à la face du monde, car le monde est aussi le théâtre sur lequel cette tension cherche à se mettre en scène.

Les Dirigeants africains doivent prendre conscience de ce fonctionnement pervers, de façon à en limiter les dégâts, à ne pas trop nourrir la bête. Il n’y a  rien à négocier en ce qui concerne la liberté, la souveraineté et l’indépendance réelle des états africains, rien à négocier non plus sur la priorité des intérêts nationaux sur ceux des Occidentaux. Mais en dehors de ces exigences de base, il faut éviter de tomber dans les pièges puérils et pervers de Macron porté à la recherche permanente de tension psychologique. L’homme ne vit que de ça. Il veut être au centre de tout, tout le temps. La dernière fois, les Brics, ayant compris cette manie, lui ont fermé la porte au nez, car il voulait les utiliser pour faire son show ; même en France, alors que sa place était à la tribune officielle lors de l’ouverture de la coupe du monde de rugby, le voilà qui veut jouer le premier des rugbymen de France, mais son désir de prendre médiatiquement en otage la cérémonie a tourné en eau  de boudin, sifflé par 80. 000 spectateurs à la face du monde ! Macron a-t-il  pris conscience qu’hormis la psychologie de la tension, il n’a pas  le monopole de l’esprit guerrier ?

Il faut l’espérer pour que la paix règne au Sahel.

Ahandeci Berlioz