
Si on demande aux tenants des pays occidentaux, — hommes politiques, journalistes plus ou moins bornés ou idéologiquement malintentionnés — y compris même le premier venu de leurs concitoyens naturellement désinformés sur l’Afrique, et la réalité de ses rapports avec l’Occident ; si on demande au hasard à n’importe quel individu de ce beau monde de donner quelques noms de dictateurs de l’Afrique, ils citeront volontiers, Amin Dada, Bokassa, Mugabe Kadhafi ; et pour certains dont la fureur idéologique le dispute à la malice, ils citeront Museveni, Gbagbo, Sankara, etc
Et si on leur demande s’ils pensent que les Houphouet Boigby, les Eyadéma, les Ouattara, les Nguesso, les Biya, les Compaoré, sont des démocrates, certains l’affirmeront sans détour, d’autres s’en tireront avec des pirouettes du genre « Houphouet Boigby, le sage de l’Afrique »
Au-delà de l’hypocrisie qui est une seconde nature chez l’Occidental, il y a aussi la conscience d’une lutte symbolique pour imposer au monde, y compris aux Africains, ce que l’Afrique est, ce que chaque Africain doit savoir de l’Afrique, de ses hommes et de son histoire.
La moralité de tout ça c’est que l’Afrique doit prendre en main non seulement son destin mais aussi son imaginaire et sa conscience de soi et du monde. Tant que le lion n’écrira pas sa propre histoire, le récit du chasseur lui donnera toujours le mauvais rôle. Cet adage pose la question de l’autonomie culturelle : le cheval ne rugit pas, il hennit. Pour mieux se montrer au monde telle qu’en elle-même, l’Afrique doit rentrer en elle-même, et non pas seulement dans les apparences vestimentaires ou certains clichés de langage, du genre « mon frère », « ma sœur », que nous aimons tant échanger sur fond de guerres civiles ou fratricides permanentes…
Cette autonomie conditionnelle est avant tout culturelle et mentale. Sans plus perdre de temps, nous devons cesser d’élever nos plus jeunes enfants dans la langue de nos prédateurs historiques et actuels dans nos écoles. Car c’est par ce canal vicieux que nous les pré-conditionnons – et malheureusement certains le font avec une joie et une fierté serviles pour le moins pathétiques — à ingurgiter toutes le menteries des Blancs, et les disposons à continuer à les servir au lieu de nous servir nous-mêmes !
Adenifuja Bolaji
