1er Mai : les Nigérians Demandent l’Augmentation de l’Âge de la Retraite

NLC dit que l’extension des années de service devrait aller de l’avant, comme cela avait été fait dans d’autres secteurs de la fonction publique du pays.

Au moment où en France on se bat bec et ongle contre l’augmentation de l’âge de la retraite à 64 ans, et que même une partie de la gauche propose le retour à 60 ans, voilà qu’au Nigeria on entend le son de cloche inverse : les syndicats demandent à l’État d’augmenter l’âge du départ à la retraite à 65 ans !

Le président du NLC, Joe Ajaero, a lancé cet appel lors des célébrations de la Journée des travailleurs de 2023 lundi à Abuja.

Il a déclaré que l’allongement des années de service devrait être généralisé, comme cela a été fait dans d’autres secteurs de la fonction publique du pays.

« Nous demandons que l’âge de départ à la retraite et l’ancienneté dans l’ensemble de la fonction publique, y compris le service public, soient revus à la hausse jusqu’à 65 ans et 40 ans de service », a-t-il déclaré.

Comment comprendre cette tendance inverse de ce qui se passe en France sinon l’idée coloniale qu’être salarié de l’État est un privilège qui mérite d’être prolongé au besoin jusqu’à perpétuité ; être salarié de l’État c’est autant de pris de la poche d’un état auquel le citoyen a du mal à s’identifier, comme s’il eût été un corps étranger à soi, un corps à exploiter, comme si ce n’était pas notre chose, mais la chose des Blancs. Cette volonté de s’accrocher à la bouée de l’État est aussi signe que la retraite est redoutée, car elle signe la faiblesse des systèmes de sécurité sociale, et ouvre une période de déréliction économique et sociale, où l’État après avoir pressuré le citoyen, l’abandonne un peu à son sort, avec souvent une subvention dérisoire. Mais par-dessous tout cet acharnement à coller au train de l’État, provient d’un passé colonial qui ne passe pas, et qui là comme ailleurs pèse lourdement sur la mentalité des Africains : d’une part, chez les hommes politiques qui passent le plus clair de leur temps à détourner les deniers publics, comme si ce n’était pas un bien commun, comme si c’était l’argent du Blanc ; et d’autre part chez les citoyens qui, en l’occurrence réclament de vivre  plus longtemps au crochet de l’état, sans que l’ardeur, la ponctualité et le sérieux au travail ne soient forcément le prix librement consenti de cet acharnement.

Biodun Adepeju

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