Politique : 0% de Polis, 100% Théâtre

L’analogie entre la politique et le théâtre ne date pas d’aujourd’hui. La politique a toujours usé de scène et de mise en scène. Mais la nouveauté est que la menace que la politique s’épuise dans le théâtre et n’en devient qu’un genre parmi d’autres n’a jamais été aussi forte ; abandonnant sa vocation première et ultime qui, depuis les Grecs, cerne, concerne et discerne la vie de la cité. 

Naguère, même hantés par la mise en scène, les actes, les discours et les paroles, de conception endogène au monde politique, gardaient un fond de spontanéité, de volonté saine et d’humanisme, visant le bien-être des gens. Aujourd’hui, les mises en scènes politiques, de même que les paroles des hommes politiques, sont froidement conçues de façon exogène par des manipulateurs professionnels rompus à l’art de mijoter “des éléments de langage”. Aux hommes politiques de les jouer. 

L’inconstance et l’inconsistance croissante des discours politiques viennent du fait que l’acteur politique ne joue pas la pièce d’un seul auteur et donc, varie sans cesse sur le même sujet, peut dire aujourd’hui une chose et demain l’exact opposé. 

Un personnage comme Emmanuel Macron en France, dont non seulement les actes sont en contradiction avec les discours mais surtout dont les paroles, les vues et des positions sur le même sujet, peuvent varier du tout au tout d’un instant à l’autre, un tel personnage, incarnation d’un nouveau paradigme éthique de la politique, illustre à merveille son basculement comme genre à part entière du théâtre.

Adenifuja Bolaji 

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