En France, l’objectivité des journalistes des média main-stream, leur équité et leur éthique professionnelle ont disparu et laissé place à un lamentable théâtre d’illusion.

Instinctivement, ils traitent les acteurs de l’opposition, de la société civile et des syndicats, comme l’ennemi à abattre,  qu’ils cherchent à chaque instant à mettre en défaut sinon humilier ; ils ne les reçoivent souvent que dans le cadre du minimal légal, ou pour se servir d’eux comme faire valoir ou objet de sordides manipulations.

Or ces mêmes journalistes si hargneux et malicieux envers les acteurs de l’opposition, deviennent comme par enchantement des toutous ou des zombis devant les représentants du pouvoir  — députés, ministres, chefs de partis, Premier Ministre, Président – auxquels ils tiennent le crachoir avec zèle et bienveillance, les préservant de tout embarras, évitant de leur poser des questions gênantes, et se faisant les caisses de résonance de leurs éléments de langage mijotés dans les cabinets spécialisés…Dans cette déviance naturalisée, le pouvoir n’a aucune inquiétude à se faire, la charge de l’inquiétude est passée du côté de l’opposition et des acteurs de la société civile. Le monde à l’envers !

Sans doute est-ce la nouvelle condition des journalistes et des média aux mains d’un quarteron de milliardaires, qui les ont conçus et imposés à l’image de leurs intérêts. Mais alors le grand perdant est une certaine idée du journalisme, une certaine idée du débat, une certaine idée de la Démocratie.

Ahandeci Berlioz