Dans un article publié sur la page Web de RFI, la correspondante de cette radio française à Antananarivo ne cache pas son parti-pris protecteur des Malgaches. La hargne de la journaliste et son amertume sont fondées sur le dernier avis de l’académie de médecine de Madagascar, qui ne semble pas de son goût.
« Lundi dernier, l’Académie de médecine avait fait part de ses doutes concernant la distribution à la population du Covid-Organics, un remède qui se présente sous forme de décoction et de tisane qui est censé prévenir et guérir du Covid-19. Dans un nouveau communiqué transmis tard vendredi soir, l’Académie indique finalement ne pas s’opposer à son utilisation. »
La journaliste éclaire sur les raisons de cette évolution de la position de l’académie malgache de médecine : une rencontre avec le Président de la République malgache en serait à l’origine. L’entretien ayant permis de « lever les doutes et les réserves de l’Académie quant à l’utilisation du Covid-Organics ».
La journaliste, visiblement scandalisée par cette évolution somme toute dialectique dans un contexte de crise enfonce le fer de sa hargne fouineuse dans la chair du passé récent en rappelant que cinq jours plus tôt la même académie avait signalé que : « Il s’agit de médicament dont les preuves scientifiques ne sont pas encore élucidées et qui risque de porter préjudice à la santé de la population, en particulier à celle des enfants. »
Tel un procureur en mission, la journaliste de RFI semble faire un procès à charge contre le gouvernement dont elle essaye avec précision de démontrer la bonne volonté autoritariste :
« Des personnalités proches du pouvoir avaient alors tenté de décrédibiliser ce communiqué en dénonçant un « faux document ». D’autres expliquaient que le président de l’Académie avait été forcé de signer cette déclaration. Des rumeurs démenties par l’institution depuis.
Qui a voulu cette rencontre avec la présidence ? Pourquoi une nouvelle déclaration ? L’Académie a-t-elle subi des pressions ? Le secrétaire perpétuel de l’Académie de médecine n’a souhaité répondre à aucune question. »
S’appuyant sur un extrait du nouveau communiqué de l’académie dont elle est navrée par ce qu’elle considère comme son revirement, la gratte-papier se livre à une curieuse distinction sémantique qu’elle semble heureuse de confier aux Malgaches eux-mêmes, comme signe rassurant de leur aliénation culturelle. « Force est de constater que le nouveau communiqué est beaucoup plus édulcoré : « Comme le Covid-Organics n’est pas un médicament mais un remède traditionnel amélioré, l’Académie de médecine ne s’oppose pas à son utilisation sous forme de Tambavy (ndlr : décoction) et la laisse à la libre appréciation de chacun sous réserve de respect de la dose indiquée, notamment pour les enfants », indique-t-elle. » »
La journaliste jubile secrètement du fait que les Malgaches dévalorisent dans les mots le fruit de leur propre œuvre. La distinction entre « médicament » et « remède » est mise à l’honneur. En matière de substance médicale, le médicament est censé être ce que les grandes firmes capitalistes fabriquent et le remède ce que les Nègres d’Afrique fabriquent pour se soigner. On voit d’emblée qu’il n’y a pas photo, que la différence renvoie à celle existant entre le Blanc et le Nègre, le riche et le pauvre, le rationnel et l’irrationnel.
Or selon le Littré le médicament est une substance simple ou composée qu’on administre à l’intérieur du corps ou à l’extérieur, en qualité de remède.
Le remède quant à lui réfère tout ce qui peut déterminer un changement salutaire dans l’économie en général et dans un organisme en particulier, que ces moyens soient hygiéniques, chirurgicaux, ou pharmaceutiques. Nom donné à certains médicaments plus ou moins composés dont les auteurs avaient d’abord gardé le secret.
On voit que dans le fond la dualité sémantique est illusoire, proprement dérisoire, et que l’entreprise de démolition sémantique se retourne contre le terme privilégié de cette alternative manichéenne : si le médicament est un remède, le champ sémantique de remède est bien plus étendu que celui du médicament.
Non consciente de cette impasse, notre procureure appelle à la barre la directrice de cabinet du président de la République, Lova Hasinirina Ranoromaro, pour lui faire dire qu’« il y a eu un malentendu. Les informations qui leurs étaient parvenues disaient que c’était un médicament. Nous leur avons fourni la fiche technique du Covid-Organics et ils ont constaté qu’il s’agit d’un remède traditionnel amélioré ».
De quoi retourner à nouveau frais le couteau dans la plaie de l’aliénation culturelle avant de donner la parole à l’académie elle-même :
« Nous avons pris connaissance des vertus des plantes médicinales contenues dans la composition de ce remède telles que spécifiées dans les documents techniques et scientifiques qui ont été soumis à notre niveau »
Fatiguée d’en garder le secret plus longtemps, la journaliste laisse transparaître l’objet moral de sa hargne, le souci du bien-être des pauvres Malgaches, surtout les enfants qui seraient exposés à la prise incontrôlée de ce médicament, pardon de ce remède. Elle cite l’Académie de médecine qui spécifie qu’elle « recommande la mise en place d’un système de suivi des personnes ayant consommé le Tambavy CVO (ndlr : décoction Covid-Organics) ». Ajoutant, visiblement frustrée, que « l’absence de preuves scientifiques concernant ce remède ou ses éventuels effets indésirables ne sont plus évoqués.»
Consciente des exigences de son métier, notre journaliste a tenu à apporter un élément d’information qui souligne le fond même de son souci moral dans cette affaire : « Dans les établissements scolaires, du Covid-Organics a été distribué aux élèves de terminale, troisième et septième qui ont repris les cours cette semaine. »
En conclusion de son procès, la procureure-plumitif considère et fait dire à un membre de la société civile qu’il s’agit d’un «recul dont on a l’habitude à Madagascar ». D’autant plus que la société civile en question, et la journaliste tient à le faire savoir, avait remercié l’Académie de médecine en début de semaine et les acteurs qui s’étaient exprimés sur le Covid-Organics pour avoir eu « le courage d’exprimer leurs avis. Une véritable bouffée d’oxygène dans ce contexte où la pensée unique règne ».
On voit que dans sa hargne fouineuse, la journaliste n’accepte pas l’évolution dialectique de la position de l’académie de médecine dans ce contexte de crise, où le point de vue des uns et des autres doit entrer en ligne de compte. Elle en reste à l’acte premier de l’académie de médecine, la thèse, et considère comme un non-événement et l’antithèse et la conclusion qui en découle.
Et la question qu’on se pose en lisant cet article de RFI est de savoir pourquoi les Français – sous prétexte d’être journalistes – se feraient tant de souci pour la santé fine des Malgaches, alors qu’ils s’en font très peu pour leur santé en général ? Soit parce qu’ils sont persuadés que le Covid-19 ne constitue pas une si grande menace aux Malgaches au point qu’ils risquent de s’exposer aux effets indésirables d’un « remède » local, soit le motif secret de la hargne combative de la journaliste est ailleurs, peut-être dans les officines des grandes firmes pharmaceutiques occidentales, pour la santé desquelles ce type de remèdes endogènes est une menace redoutable.
Aminou Balogun
Pour cette fois ci , les africains ont clairement compris que c’est à eux même de prendre en charge leurs destins, donc quelque soit les cas , leurs complots ne vont plus réussir comme avant. C’est finiii, Africains..!! Africaines..!! Le bon Dieu est de votre côté ! À vous de jouer vigilance..! méfiance..! Conscience…! ….. Ouvrez grand vos yeux 👀…merci.
Merci à vous.
Je vaĺide votre point de vue.
De toute façon, le citoyen lambda en Afrique sait maintenant que l’on en veut à sa vie et de l’extérieur. Il a été touché de plein fouet dans sa vie privée, dans ses plans de vie, il a perdu son gagne pain et son pain quotidien ; et a pris conscience de la fragilité du système de la mondialisation.
Cela devrait suffire pour que les Africains se lèvent parce que les conséquences de ce séisme seront plus violentes pour l’Afrique que Covid19 lui-même.
Dédramatisons donc cette affaire et arrêtons la psychose en nous abstenant de passer nos journées à la télé pour écouter les décomptes macabres dont les chiffres sont manipulés à qui mieux mieux, et les élucubrations des dits chercheurs et Professeurs experts en virologie et autres comploteurs…
Nous avons beaucoup à faire pour nous mêmes: respecter les gestes barrière et le Protocole institué pour rester en vie.
Car c’est de cela qu’il s’agit.
Il faut survivre pour pouvoir se battre.