
Quelle que soit la manière dont il l’amortira ou le voilera, l’objectif de Zinsou sera de ne pas conduire le Bénin sur le chemin de la guerre contre la France, même si un tel conflit peut présenter quelque nécessité, comme ce fut le cas du temps des Béhanzin, Bio Guerra ou Kaba.
Avec Zinsou et l’idéologie qui l’amènerait au pouvoir au Bénin, ce droit a priori que nous avons en tant que nation africaine souveraine d’entrer en guerre avec une nation européenne prédatrice pour la défense absolue de nos intérêts nous est enlevé d’emblée. Dans le même ordre d’idées — et cela a déjà commencé avec son rôle de premier ministre — l’intimité politique nationale du Bénin ne sera plus un secret pour la France. Si sur l’intimité nationale de la France le Bénin pouvait disposer d’un millième de ce que Zinsou a déjà engrangé en termes d’information sur l’intimité de l’état béninois, nous serions une nation bien avancée et fort avertie.
De plus, au niveau africain, les pouvoirs politiques comme ceux des Ouattara, des Bongo, et avant eux, les Houphouët ou les Eyadema que nous étions enclins par optimisme à considérer comme des aberrations éthiques dans l’histoire postcoloniale de l’émancipation africaine, en fait, loin de relever d’un triste passé révolu, seront réaffirmés dans toute leur valeur absolue de norme de la régression politique africaine dans la sujétion et l’aliénation. Entre autres revendications à remiser au musée des illusions postcoloniales, l’abandon de la langue française au bénéficie de nos langues nationales vectrices de notre identité, désormais compromise à jamais.
Avec Zinsou, nous entrerons dans l’ère du mariage forcé avec la France. Est-ce bien raisonnable, 55 après l’indépendance ?
Agada Balanpo
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