
Les Occidentaux parlent volontiers des relations entre la France et l’Afrique, de rencontre Allemagne-Afrique, de sommet Italie-Afrique et tutti quanti. Assumant ainsi l’idée d’une Afrique une, visible et indivisible. Mais, paradoxalement, ce sont les mêmes qui déploient toute leur industrie de ruses pour nous diviser, faire de nous une nullité invisible ; au Niger, opposer les Touaregs aux Haoussa ; en Côte d’Ivoire, les Akan aux Mandés, les Bétés aux Sénoufo ; au Rwanda, les Hutu aux Tutsi ; sur le golfe de Guinée, opposer le Nord au Sud, les chrétiens aux musulmans. Et, là même où les différences ne font pas sens et où les dynamiques du présent vont dans le sens de l’intégration communautaire, à brandir cyniquement des oppositions désuètes, étiqueter les groupes en fonction de références anachroniques.
En clair, nous sommes une seule boule noire pour tenir dans leurs mains prédatrices ; et poussière de suie pour ne pas tenir ensemble, et pour que le spectre de notre unité ne vienne hanter leurs sombres desseins.
Alan Basilegpo
