
La série de coups d’État intervenue dans le Sahel menace désormais le reste des pays francophones ; elle met en cause la vicieuse martingale du néocolonialisme français. Celui-ci avait inventé et mis en œuvre un système autocratique paré des atours théâtraux de la démocratie ; un système naturalisé, au travers duquel les peuples étaient mis hors jeu, et en dehors duquel il n’y avait pas de salut.
La menace d’intervention militaire brandie sous l’égide de la cédéao par la tourbe infecte des larbins de la France, à l’instar de leurs sanctions illégales et inhumaines, est une belle mystification. Elle vise à faire croire que le Sénégal de Macky Sall, la Côte d’Ivoire de Ouattara, le Bénin de Talon, le Togo de Gnassingbé, etc… sont des démocraties ; et que c’est à ce titre qu’ils veulent, selon leur rhétorique fallacieuse, rétablir la démocratie au Niger. Au lieu d’accepter honnêtement que cette succession de coups d’État traduit le fait qu’il y a fondamentalement quelque chose de vicieux dans le système de gouvernance des pays francophones d’Afrique ; que la supercherie comme mode de gouvernement a trop duré et qu’il serait peut-être temps de donner le pouvoir aux peuples. On s’enferre dans la dénégation. On joue les va-t-en guerre, prêts à mettre l’Afrique de l’Ouest sinon tout le continent à feu et à sang, juste pour cacher derrière son petit doigt ce qui est pourtant gros comme le nez au milieu de la figure. En vérité, ce combat est celui du théâtre pseudo-démocratique contre la vérité démocratique, du peuple contre une caste : un combat douteux…
Aminou Balogun
