
Avec ses faux Dahoméens et ses vrais Rwandais, il apparaît que là où nous emmène l’obsession de Talon d’être porté en triomphe, ce n’est pas de construire le Bénin avec les Béninois. Cette logique de constructeur immobilier qui ne construit pas la maison avec ceux qui vont l’habiter mais n’est soucieux que de présenter l’œuvre finie clé en main, jure avec la politique et la vocation politique.
La lutte contre le désert de compétence doit-elle conduire à l’incompétence politique assumée ? Doit-elle faire flèche de tout bois au mépris du sentiment national ? A ce train, et pour évoquer un exemple historique de triste mémoire, on porterait en triomphe le Congo-Océan en fermant les yeux sur le sacrifice humain, le racisme et la barbarie qui furent au principe de sa construction.
Aminou Balogun
