Les Blancs – c’est-à-dire les Européens et leurs avatars historiques – se croient toujours les plus intelligents dans ce monde ; sans doute parce que dominant la modernité technologique depuis les trois derniers siècles, ils oublient qu’avant eux, d’autres peuples détinrent  brillamment le flambeau de la connaissance. L’exemple africain des Égyptiens et l’exemple asiatique des Chinois auteurs de moult inventions qui ont révolutionné la marche de l’humanité le montrent à suffisance.

Malheureusement, en matière   géopolitique, les raisonnements qu’ils tirent de cette croyance aveugle sont souvent calqués sur le modèle de leurs victimes paradigmatiques : les Noirs d’Afrique, qui par leur résilience ont subi des siècles durant des traitements inhumains de leur part.

De telle sorte que les Blancs, imbus d’eux-mêmes se trompent lorsqu’ils appliquent ces raisonnements à d’autres peuples. En effet, le couac apparaît lorsqu’ils ont affaire aux Arabes, qui n’acceptent pas ce que les Noirs acceptent de subir, et réagissent alors avec les moyens du bord. Les Blancs parlent alors de terrorisme ; et, crapules viscéraux, au lieu de demander à ces « terroristes » pourquoi ils mènent des actions qui fauchent souvent des innocents – ce qui aurait été le moindre respect pour ceux-ci – et le cas échéant discuter pour un monde meilleur, ils préfèrent faire la sourde oreille ; traitant par le mépris les raisons qui ont poussé ceux qu’ils appellent des terroristes à agir comme ils agissent. Or depuis que le monde est monde tout le monde sait qu’il n’y a pas de fumée sans feu. En clair, ce que les Blancs appellent « terrorisme » est un choix idéologique assumé. C’est d’ailleurs pourquoi ils se retrouvent bien souvent en connivence avec les mêmes terroristes qu’ils se piquent d’instrumentaliser aux mêmes fins de domination ou de pillage du monde.

C’est le même type de couac qui apparaît avec la Russie, dont certains Occidentaux menaçaient il y a peu de mettre l’économie à genoux, comme si les Russes étaient nés de la derrière pluie. Et ça donne la guerre d’Ukraine qui entretient une certaine analogie avec le terrorisme, puisque comme lui, elle est déniée de la part des Blancs, de toute opportunité de dialogue pour s’en sortir.

Mais l’analogie avec le terrorisme s’arrête là. En effet, loin des actions sporadiques ou désespérés du terrorisme, la guerre d’Ukraine est grosse d’une mutation de la face et de l’ordre du monde. Elle contient en germe le chant du cygne de la domination des Blancs sur le monde, qui a trop duré.

Espérons que cette erreur de jugement préfigure la fermeture d’une page sanglante, barbare, et cynique dans l’histoire de l’humanité ; page ancrée dans un paradoxe moral ahurissant au terme duquel, la race la plus sanguinaire, la plus esclavagiste, la plus sodomite, la plus génocidaire, la plus massacreuse des hommes, des femmes et des enfants sur cette terre, est celle-là  même qui s’érige en donneuse de leçon sur l’humanité, sur la justice et la solidarité parmi les hommes ! Espérons que cette page de duperie ou le mensonge et la violence sont rois, va à terme se refermer pour un monde multipolaire et libéré.

Aminou Balogun