
« De forme neutre, la propagande est définie comme une forme intentionnelle et systématique de persuasion, ayant pour but d’influencer les émotions, les attitudes, les opinions et les actions des groupes cibles pour attendre des objectifs idéologiques, politiques ou commerciaux, à travers la transmission contrôlée des messages d’information partiale (qui peut être ou ne pas être factuelle) via les canaux directs de masse et des médias. » Richard Alan Nelson, A Chronology and Glossary of Propaganda in the United States, Greenwood Press, 1996.»
Ponsonby (Lord Arthur) « le mensonge est l’arme la plus utile en cas de guerre. »
Lord Ponsonby, aristrocrate anglais, était un travailliste et pacifiste farouchement opposé à la guerre. Il s’est illustré pendant la première guerre mondiale par ses pamphlets et son livre sur les mécanismes de la propagande de guerre. Il proposa une interprétation critique de la propagande et de ses méthodes qui constituèrent une grille de lecture pertinente des conflits de son époque.
L’historienne Anne Morelli a montré que cette grille pouvait s’appliquer encore aux conflits de la fin du XXe siècle. Dans son livre principes élémentaires de propagande de guerre, elle reprend la grille de lecture de Lord Ponsonby, la réactualise et la systématise en dix principes élémentaires. On pourra noter l’adéquation de ces 10 principes avec les conflits récents du début du XXIe siècle.
Il faut parvenir à faire croire y compris dans son propre pays :
- que notre camp ne veut pas la guerre. Nous ne voulons pas la guerre
- que l’adversaire en est responsable. Le camp adverse est le seul responsable de la guerre
- qu’il est moralement condamnable. Le chef du camp adverse a le visage du diable (ou « l’affreux de service »)
- que la guerre a de nobles buts. C’est une cause noble que nous défendons et non des intérêts particuliers
- que l’ennemi commet des atrocités délibérées (pas nous). L’ennemi provoque sciemment des atrocités, et si nous commettons des bavures c’est involontairement
- qu’il subit bien plus de pertes que nous. Nous subissons très peu de pertes, les pertes de l’ennemi sont énormes
- que Dieu est avec nous. Notre cause a un caractère sacré
- que le monde de l’art et de la culture approuve notre combat. Les artistes et intellectuels soutiennent notre cause
- que l’ennemi utilise des armes illicites (pas nous). L’ennemi utilise des armes non autorisées
- que ceux qui doutent des neuf premiers points sont soit des traitres, soit des victimes des mensonges adverses (car l’ennemi, contrairement à nous qui informons, fait de la propagande). Ceux (et celles) qui mettent en doute notre version du conflit sont des traîtres
