L’Attirail Magique du Parfait Cambrioleur Ouest- Africain

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En Afrique de l’Ouest, plus particulièrement sur le Golfe du Bénin dominé par les Yoruba au Nigeria, les Aja au Bénin et les Ashanti au Ghana,  les malfaiteurs professionnels, n’opèrent pas sans s’adosser à une source de puissance. Si l’arme de dissuasion ou d’attaque reste le pistolet ou le fusil plus ou moins sophistiqué, les Voleurs, arnaqueurs, cambrioleurs, hackers et autres kidnappeurs font recours parallèlement aux armes traditionnelles, qu’elles soient inspirées des sciences occultes ou des techniques ancestrales.

L’image ci-dessus, fruit d’une saisie de la police de Lagos au Nigeria,  montre un échantillon des armes occultes ou de tradition ancestrale utilisées par des cambrioleurs yoruba. Elles vont des ceintures anti-balles, aux bracelets porte-bonheur en passant par des talismans conférant l’invisibilité ou la capacité de se volatiliser d’un lieu en danger ou cerné par des forces adverses. On constate la présence de cadenas qui étaye le discours de la fermeture ou de l’arrêt de l’effet des forces adverses, en même temps que de la puissance de celui qui en dispose de la clé.

Deux éléments caractéristiques du discours magique des Yoruba sont le cauris et la couleur rouge ; le rouge qui est la couleur du dieu shango, renvoie aussi au sang donc à la mort. D’un point de vue psychologique, il possède un pouvoir à la fois dissuasif et persuasif qui est le gage de  sa puissance magique. Le cauris quant à lui est un symbole très ancien dans l’imaginaire régional, puisqu’il est à la croisée de deux systèmes symboliques majeurs : la monnaie et la divination, ou la communication avec les esprits et les dieux ; en tant que tel, il est une pièce maîtresse de l’attirail magique du Yoruba.

Comme on le voit, le besoin de puissance pousse nos malfaiteurs à faire recours à la tradition. Le but est de redoubler leurs forces et de les mettre en adéquation avec les croyances les plus profondes du milieu. Ce faisant, en même temps qu’ils s’assurent de la protection des forces surnaturelles, les malfaiteurs nourrissent l’espoir de déjouer les mécanismes et procédures des forces conventionnelles — celles de la police et de la justice — gouvernées par des lois ordinaires de la nature.

Alan Basilegpo

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