Depuis 2016, et surtout après l’accélération de ses réformes, le Gouvernement Talon fait l’objet d’une critique de plus en plus acerbe. Les différentes crises politiques qui secouent la pays depuis des mois en font foi. Toutefois, il y a une leçon positive à tirer de la Gouvernance de Patrice Talon : nous avons vu comment il a réalisé des élections au forceps, sans la participation de  l’opposition, et expliquait la main sur le cœur que ce n’était rien d’autre que des problèmes bureaucratiques ; comment, sous, prétexte de réconciliation et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, il a procédé à la révision de la constitution, une intention qui était dans les tuyaux depuis des lustres et à laquelle se sont coltinés des gouvernements successifs, en vain.

Du point de vue de son économie politique, ces réalisations effectives sont pour Talon du succès, pas forcément pour le Bénin encore moins pour l’opposition. La raison de l’acharnement, de la ténacité et de ces passages en force victorieux est simple : c’est que Patrice Talon travaille pour lui-même ; « réussir » politiquement, c’est réussir personnellement, échouer politiquement, c’est échouer personnellement ; et c’est cette solidarité intime entre la chose politique et la chose personnelle qui caractérise l’action de Talon, sa ténacité, son aveuglement apparent et ses passages en force.

La leçon positive qu’on peut en tirer pour nos pays, pour l’Afrique c’est que la combativité au service de la chose publique puisse être directement solidaire de la destinée personnelle ; non pas au sens prédateur de Patrice Talon, mais au sens sacrificiel de l’abnégation et de la responsabilité.

Adenifuja Bolaji