Tous les moyens sont bons pour faire parler de soi. Depuis que Buhari lui a volé — certes par un arbitraire frauduleux dont le fait accompli est contesté devant les tribunaux — le record du seul Président nigérian ayant été réélu démocratiquement, Obasanjo retourne le critère de l’excellence dans le sens inverse ; il place son aune dans les profondeurs éthiques de l’humilité et de l’étiquette traditionnelle. Il joue à l’homme d’État le plus humble du monde ; et les couronnements de roitelets ainsi que la forme de révérence yoruba dite « dobalè » lui en offrent l’occasion, qu’il use à la limite de l’abus. Obasanjo, l’ex-président mégalo, qui aime tant avoir son grain de sel dans toutes les sauces, donne dans le « plus humble que moi tu meurs. » Dans le genre, «moi, le Grand Obasanjo je me fais tout petit devant des roitelets yoruba pour montrer mon humilité», l’ancien Président n’en est pas à sa première.
Mais à force de tirer sur la corde de l’humilité ne risque-t-elle pas de se casser ?…
Adekoya Badero.