Le Nigeria figure la honte de l’Afrique. Non pas pour ses problèmes sociaux marqués par une inégalité et une violence inouïes, mais pour ce que, nation noire la plus peuplée, bombardé première puissance économique du continent, il n’est même pas capable d’exhiber un seul produit digne de ce nom auquel on peut l’associer sans équivoque mais avec fierté. Le pays possède une noria de riches parvenus pour la plupart à coup de rapine, de détournement et de fraudes, une certaine classe moyenne dont l’indice existentiel est le train de vie bourgeois ; mais l’insouciance délibérée de l’origine de leur bien-être est la chose la mieux partagée entre ces nantis, qui se trouvent du bon côté de la violence de classe. Qui parmi eux a l’honnêteté de se soucier que l’étalage de richesse et la course frénétique à l’exhibition de ses signes extérieurs qui étreignent les membres des classes nanties sont exclusivement le don du pétrole de la région du Delta du Niger ? La dénégation symbolique de l’origine aléatoire, gratuite et passive de leur richesse fait partie de la psychologie existentielle de ces classes nanties. Cette réalité est une honte pour l’Afrique. On ne voit rien qui commande la fierté dans la position du Nigéria en tant que première économie du continent. Comment des hommes intelligents, qui ont un certain sens de l’histoire et des rapports internationaux dans l’histoire, se contentent-ils de vivre passivement au crochet d’une matière première non épuisable de leur sous sol comme jadis leurs ancêtres se contentaient de vendre des esclaves sans rien faire d’autre ?
Quand l’Afrique du Sud occupait naguère la même position de première économie de l’Afrique au moins avions-nous quelque raison de fierté, d’être représentés par une nation économiquement équilibrée qui donne le bon exemple d’une économie authentique, diversifiée, productive, fondée sur le travail réel de ses citoyens et non pas sur une manne unique. Avec le Nigeria, première démographie de l’Afrique, il faut absolument redéfinir ce que doit être l’économie pour la survie de l’Afrique, pour que dans l’état actuel des choses ce pays cesse de passer pour la première économie de notre continent.
Ayinde Bolariwa
Article de contestation et un de plus. La critique est intelligente et constructive quand elle est source et force de proposition.
Tout être, voire un enfant est capable de critiquer mais seuls les grands esprits sont en mesure d’élaborer, de construire et de conduire vers un progrès.
Si on généralise un peu, on peut affirmer que tous les africains constatent et aucun n’est en mesure de proposer et construire même à son petit niveau (car c’est l’État qui doit tout faire).
Le Nigeria qui devient la 1ere puissance Africaine malgré ses défauts (désastre électrique par exemple) prouvent aux autres qu’ils sont endormis malgré leurs atouts.
Le Nigeria est au début d’un développement fulgurant et spectaculaire.
Il ne suffit pas d’être fier ou pas mais il s’agit de construction, de participation :
quelle est ta contribution au développement de ton pays, de ton continent ?
telle est la question aujourd’hui, au XIXe siècle.
Afro optimiste ou pessimiste ?
Dénigrer ou motiver ?
déjà commencer par de l’investigation, la vraie investigation pour pouvoir inspirer.
suivez mon regard ……