Le Mythe de la Beauté de l’Homme Baraqué et sa Nouvelle Divinité

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La Nostalgie des Muscles et des Tatouages : Un Paradoxe Moderne

Actuellement, c’est tendance chez les hommes de montrer de gros bras, des épaules bien musclés, un torse puissant. Ces signes extérieurs de virilité vont de pair souvent avec la mode du tatouage qui fait rage chez les jeunes et moins jeunes des deux sexes. L’une et l’autre de ces tendances semblent virtuellement venir du fond des âges, et, dans ce monde où l’homme a rompu les amarres avec la nature et la simplicité du passé, leur commerce procure une illusion d’authenticité..

  Une Virilité Ancestrale

Dans les temps préhistoriques, la force physique d’un homme ne séduisait pas les femmes simplement parce qu’il était bien bâti, mais parce qu’il était capable de protéger la horde contre les dangers — qu’ils soient humains ou animaux. Sa force lui permettait de chasser, de tuer les bêtes menaçantes et de nourrir sa communauté. C’est de cette capacité à défendre et à pourvoir que l’homme aux gros bras et aux épaules musclées tirait sa respectabilité, sa dignité, sa séduction et sa beauté.

  La Réalité Moderne

Aujourd’hui, l’homme n’est plus chasseur par nécessité. Les sociétés modernes, avec leur division du travail sophistiquée, ne dépendent plus de la force physique comme critère de travail ou de sécurité. Dans un monde où l’industrie, les transports, l’agriculture et même la sécurité sont largement mécanisés, la résurgence de ces valeurs physiques ancestrales semble paradoxale, voire ridicule. Ce retour à une forme de virilité bestiale peut être perçu comme un curieux anachronisme dans un monde où la force brute n’a plus la même importance qu’autrefois.

  Le Tatouage et la Nostalgie Tribale

De la même manière, l’engouement pour le tatouage peut être vu comme une revendication nostalgique des valeurs tribales. Dans ce paradoxe apparent, se révèle une supercherie romantique : sous le couvert d’un retour aux traditions et à la nostalgie, le tatouage dans notre société actuelle est davantage une expression du sensualisme exhibitionniste au service de l’individualité. Dans le « village global » où les gens se côtoient sans vraiment se rencontrer, ces marques corporelles sont plus une affirmation de soi qu’un réel retour aux valeurs collectives du passé.

La fascination contemporaine pour les muscles et les tatouages, bien qu’elle semble puiser dans un passé ancestral, reflète davantage une quête d’identité et d’individualité dans un monde de plus en plus mécanisé et anonyme. Ces tendances régressives, sous les apparences de la nostalgie, révèlent une supercherie romantique où l’individualisme prime sur les valeurs collectives. C’est dans ce contraste entre l’ancien et le nouveau, entre la réalité moderne et les illusions du passé, que se dessine le véritable visage de ces phénomènes contemporains.

Alan Basilegpo

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