
Il y a comme un hiatus dans les représentations de la guerre en Ukraine. D’un côté, l’Occident scrute, spécule à longueur de temps sur l’économie russe dont l’effondrement pronostiqué faisait partie de sa stratégie de guerre annoncée. Et quelle surprise que cet effondrement n’eût pas eu lieu et qu’à sa place, la Russie plastronne, affiche une robustesse économique enviable.
Mais du côté de l’Ukraine, c’est l’omerta ; personne ne parle d’économie. Quelle est la force économique de l’Ukraine avant la guerre ? Que devient-elle avec la guerre et que sera-elle après la guerre ? Cela fait partie de ces questions taboues exclues autoritairement du champ de la curiosité des politiques et des médias occidentaux. Comme si l’économie ukrainienne, pour autant qu’elle existât, consistait en la promesse de son entrée à l’Union européenne et aux aides financières de l’Occident. Sortie de ces deux mamelles, plus rien : circulez, il n’y a rien à voir, rien à savoir !
Ce hiatus fait partie des dissonances cognitives savamment orchestrées de la propagande occidentale. Pourquoi faire économie de l’économie ukrainienne ?
Boris Azzedine
