
L’indépendance néocoloniale actuelle des pays africains est pire que la dépendance coloniale d’antan. Prenons un exemple avec la France qui est un pays capital engagé corps et âme dans la prédation coloniale et néocoloniale en Afrique noire.
Considérons Mayotte, une petite île au large de l’océan Indien, n’eussent été sa petite taille et sa situation géographique offshore, il aurait pleinement fait partie comme Madagascar de la cohorte des pays africains qui ont subi l’indépendance fictive des années soixante. Et, le cas échéant, il aurait aujourd’hui ses présidents, ses ministres, ses députés, ses parlements et tutti quanti…
Mais tel n’a pas été le cas et Mayotte est un Département français d’outre-mer. Si une calamité – mettons un cyclone – s’abat sur Mayotte, c’est de droit que la France va intervenir et réparer les dégâts, porter aide et assistance aux Mahorais.
Mais si le même cyclone s’abat quelques encablures plus loin sur les îles Comores, la France n’a aucune obligation d’assistance, son aide le cas échéant ne serait qu’humanitaire, volontaire et limitée.
En revanche si on découvrait aux Comores en grande quantité de l’uranium, de l’or, du diamant, du pétrole ou une de ces ressources qui excitent la convoitise des sociétés capitalistes occidentales, la France va y accourir et, par le truchement des influences néocoloniales, s’approprier la totalité des contrats d’exploitation de ces ressources, contrats léonins qui ne laisseront que des miettes – non pas au peuple Comorien – mais au gouvernement comorien et à ses intermédiaires. Et là-dessus, il n’y aurait eu rien de nouveau sous le ciel du néocolonialisme français en Afrique car c’est le même modus operandi qu’ils ont mis en jeu au Niger, au Gabon, au Congo etc.
En somme, avec l’indépendance néocoloniale, les pays africains sont responsables des malheurs et des calamités qui les frappent. La France ou les anciennes puissances coloniales ne s’en sentent en rien concernées, sans même parler de responsabilité. En revanche, dès qu’il y a des matières premières ou des ressources convoitées par les capitalistes occidentaux, la France se pointe et s’en accapare sans discussion.
Ce double fonctionnement par lequel le malheur est africain et le bonheur occidental est le propre pour ne pas dire le sale du statut d’indépendance néocoloniale.
Adenifuja Bolaji
