Madame Ursula von Leyen, la présidente de l’Union Européenne qui a accompagné Macron en Chine en a profité pour faire pression sur ce dernier pays. Conséquence, elle en est revenue échaudée, et plutôt rhabillée. Il paraît qu’en retour, entre autres gracieusetés, elle eut droit à un traitement ordinaire, un traitement de Madame ou Monsieur tout le monde, le droit d’embarquer et faire la queue dans les rangs comme tout passager ordinaire. Quel regret de ne pas être en Chine au bon moment, pour la voir devant soi en train de rager intérieurement sans pouvoir dire mot. Les malins disent que la Chine l’a humiliée ; mais ce n’est qu’une vue tendancieuse de l’esprit, vue revancharde de tous ceux qui sont remontés contre l’institution qu’elle incarne à défaut de la représenter — puisqu’elle n’est pas une élue ; tous ceux qui, hors de l’influence lénifiante des BFM, LCI et consort, ont compris depuis 2005 et le référendum sur l’UE annulé d’un trait de plume que cette institution n’est que le cheval de Troie d’une vassalisation/castration des nations européennes, de l’Europe tout entière sous la bannière hégémonique des États-Unis, au nom de leur blancheur ou chrétienté commune, face à l’océan pourtant pacifique du reste du monde.

Mais en vérité, loin des Chinois l’idée d’un acte ad hominem à l’endroit de la Présidente de la commission de l’Union Européenne. La véritable raison de la réserve des autorités chinoises vis à vis d’Ursula von Leyen, loin de toute perfidie revancharde, est que la Chine ne reconnaît pas l’UE comme État ; dès lors, toute personne qui prétend la diriger n’exerce qu’une présidence putative, qui n’est pas prévue dans leur protocole. La mystification sans aucun droit qu’Ursula von Leyen exerce sur les Européens, décidant de ceci ou cela, imposant des décisions contraignantes sans jamais avoir été élue n’a aucune valeur pour les Chinois. En somme, sous leurs dehors discrets et obséquieux, les Chinois ont seulement donné une bonne leçon de rationalité politique et diplomatique à l’Union Européenne …

Ahandeci Berlioz