
Pour ce qu’on appelle Démocratie en Afrique, le pouvoir établi met en balance l’existence de forces susceptibles de déclencher une guerre civile pour se faire justice électorale, et sa volonté de persévérer dans son être. Si l’évaluation de ces forces indique un risque pour la stabilité du régime, celui-ci, peut sous-estimer leur capacité de nuisance, leur détermination et leur unité et passer en force au mépris de la cohésion nationale. Lorsque l’évaluation indique la faiblesse ou l’inconsistance d’une réaction armée à la confiscation du pouvoir, le régime prépare et livre le cas échéant une répression éclair de toute velléité de mettre en doute et en cause les résultats d’une élection pourtant truquée de part en part.
Enfin, lorsque ces forces n’existent pas, le régime se présente sous les apparences de la normalité auxquelles le mythe d’élections apaisées prête ses formes démocratiques. Ce fonctionnement théâtral implacable de la vie politique est inscrit dans les mœurs politiques africaines notamment en Afrique francophone où il jouit de la bénédiction de la Françafrique.
Mais à y voir de près, eu égard aux manipulations féroces et programmées qui conditionnent les élections présidentielles dans un pays en perte de vitesse comme la France, peut-on affirmer que l’Afrique a le monopole de cette logique du travestissement de la démocratie qui confine à sa confiscation pure et simple ?
Prof. Cossi Bio Ossè
