L’ONU et l’Enfance de l’Afrique

Sur 360 jours d’une année, l’ONU ferme les yeux sur l’ordre de pillage, d’exploitation de domination et de viol multiforme imposé à l’Afrique depuis des siècles et dont elle est complice ; puis, avec malice, elle se fait bonne conscience en réservant une journée ou deux où elle grimace à prétendre en éradiquer les conséquences.

Qu’est-ce que l’Afrique a de singulier ou de spécial pour qu’il soit réservé une journée à l’enfant africain ? Si l’esclavage et le colonialisme qui sont des crimes contre l’humanité sont les causes de la situation de misère où végète l’Afrique aujourd’hui, pourquoi l’ONU ne milite-elle pas pour leur réparation financière concrète afin de sortir l’Afrique de sa misère endémique ? Et puis, n’est-ce pas la même ONU qui prêche l’égalité des hommes et des nations ? A quand la journée de l’enfant européen ? La journée de l’enfant américain ? La journée de l’enfant asiatique ? La journée de l’enfant océanien ? Où est l’égalité dans tout ça ? Que cache ce dévolu jeté sur l’Afrique, cet intérêt spécifique à l’Afrique ? De la culpabilité ? Une mauvaise conscience ?

Le problème de l’Afrique ne se résoudra pas en aval mais en amont. Si l’ONU n’était pas le bras institutionnel de l’ordre de domination de l’Afrique, elle devrait, plutôt que de s’illustrer en gesticulations rituelles à dormir debout ou verser des larmes de crocodile sur le sort de l’Afrique, combattre activement l’ordre immonde de ce monde qui la maintient dans l’enfance.

Aminou Balogun

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