
Nous vivons une époque formidable, au mauvais sens du mot, bien entendu. Celle de l’assujettissement du citoyen et la mise hors jeu de ses libertés tout cela dans une atmosphère de suspension du bon sens. La raison a cessé d’être une valeur, une référence, et elle est implicitement remplacée par l’irraison. Et toutes sortes d’institutions ont compris le caractère de l’époque et par leurs actes y contribuent en même temps qu’ils en tirent profit.
Par exemple, lorsque vous cherchez une information sur Internet, il est presque impossible maintenant de se connecter à un site – d’actualité ou d’ordre général – sans qu’il ne vous soit demandé de souscrire à la politique des cookies, c’est–à-dire à un traçage en règle de votre activité sur Internet : c’est le prix à payer. Avant que l’époque du Covid ne s’installe, cette demande existait mais les sites qui la pratiquaient n’en faisaient pas une condition d’accès à l’information recherchée et leur notification étaient discrète. Maintenant depuis Covid, ils sont décomplexés. C’est toute une bannière qui fait écran entre le site et l’internaute sommé de jouer le jeu du traçage ou d’aller voir ailleurs. Mais, comme ils se sont tous passé le mot, cet ailleurs se compte sur les doigts d’une main. En dehors de wikipédia et quelques sites honnêtes, rares sont ceux qui respectent la liberté de l’internaute.
Cet oukase n’est pas sans penser au faux débats, débile et irraisonnée sur le passe sanitaire en tant qu’il a en ligne de mire l’obligation vaccinale : un vaccin érigé en solution absolue unique de protection contre le mal alors que rien n’est dit sur son efficacité, ce qu’il fait en matière de protection contre la contamination, de transmission, etc.. On oblige en quelque sorte les citoyens à adhérer au choix occulte de politique sanitaire des gouvernements, comme si celui-ci était unique et infaillible.
Le plus renversant dans cet abus d’autorité en ce qui concerne le traçage sur internet est que les organismes d’État, ceux qui existent grâce aux impôts, emboîtant le pas aux sites privés, ne se gênent pas d’opposer la même conditionnalité au contribuable !
Un petit larcin juridico-commercial dont je suis le témoin constitue un nouvel élément de preuve que la période de Covid est celle de la licence d’emberlificoter à tout va ; licence dans laquelle s’engouffre une tourbe infecte d’acteurs véreux de la place qui, sous la houlette de leurs services juridiques, agissent comme bon leur semble dans une illégalité qui semble le cadet de leur souci, dès lors qu’ils sont persuadés que le consommateur citoyen est dans une sidération qui ne lui permet plus de défendre sa liberté et ses droits. Au hasard d’une consultation de mes messages, je tombe sur une information de Bouygues Télécom mon fournisseur d’accès au téléphone, qui me dit que, à compter de telle date, mon contrat évoluera avec des avantages qu’on m’énumère et un coût supplémentaire, sauf si j’y renonce en cliquant sur tel lien. Ça veut dire quoi ? Que si je n’y renonce pas les termes d’un contrat que j’ai signé vont changer sans mon consentement, sans ma demande initiale ? Si ce genre de choses est légal, c’est bien la preuve que les lois sont faites uniquement en faveur des plus forts, et ce avec la bénédiction des pouvoirs publics. A contrario, aurais-je pu prévenir Bouygues qu’à partir de telle date, compte tenu de la qualité approximative de ses services, je déciderai de payer seulement la moitié de leurs coûts actuels ? Et pourtant c’est ce qu’elle se permet de faire, moyennant une petite décharge consistant à m’avoir informé que je pourrais y renoncer en cliquant sur un lien dont, soit dit en passant, la finalisation de la procédure est un véritable parcours du combattant jalonné de chausses trappes techniques…
C’est ça l’époque du Covid, une époque formidable ou l’irraison est reine !
Ahandeci Berlioz
