
A propos des crimes entre les Nations et les peuples à travers l’histoire, le problème n’est pas tant les crimes eux-mêmes que ceux qui les commettent ou ceux sur qui ils sont commis.
Que dire par exemple du fait marquant que les Blancs qui n’ont jamais payé cher de l’humanité des Noirs, comme le prouvent la traite négrière, l’esclavage et les colonialismes — d’hier et d’aujourd’hui — se découvrent ces dernières décennies une sensibilité humaniste miraculeuse, s’indignent pour les crimes contre leur humanité, traquent et jugent de manière sélective leurs auteurs présumés, des dirigeants africains ?
La vérité est que tout se passe comme si certains crimes contre l’humanité, certains crimes de guerre sont plus criminels que d’autres, plus qualifiés en quelque sorte. Et par dessus tout, le vrai problème est que depuis au moins la seconde guerre mondiale, le crime contre l’humanité n’a cette qualité que lorsqu’il donne l’occasion au plus fort de juger le plus faible, à la minorité de juger la majorité ; aux races supérieures de juger les races inférieures ; que les crimes n’en viennent à être constitués comme tels que lorsqu’ils sont commis par les faibles sans l’aval des forts ou lorsqu’ils donnent l’occasion aux forts d’en découdre avec quelques dirigeants des pays faibles qui ne jouent pas avec zèle leur rôle naturel de ludions.
A contrario, prenez par exemple le massacre des tirailleurs à Thiaroye perpétré par le commandement de l’armée française sur de jeunes soldats africains qui sont allés combattre pour la libération de la France durant la seconde guerre mondiale, et dont le seul tort était de demander leur solde ! Crime contre l’humanité s’il en est, et qui pue l’antinégrisme à plein nez ! Quelle CPI s’est auto-saisie de ces horreurs, chef-d’oeuvre d’inhumanité, de racisme et d’hypocrisie à la française ? Aucun évidemment…
Et ce n’était là qu’un exemple des mille et une nuit de crimes sans qualité commis par des races, des nations ou des Etats trop haut placés pour qu’on les abaisse à leur en demander des comptes…
Aminou Balogun
