
Hier, une jeune nièce de 8 ans m’écrit en disant « La Weekend était bonne » ; et je me suis demandé si c’était une de ces fautes grossières que commettent nos enfants exposés à la violence symbolique consistant à les obliger à écrire, parler et s’éduquer dans des langues européennes à mille lieues de leur âme profonde, langues qui se trouvent par surcroît être celles de nos prédateurs historiques et actuels ; ou si c’était autre chose. Dans cet autre chose, je mettais l’implacable logique des enfants qui, parce qu’ils ont l’esprit sain ne se laissent pas divertir par des intérêts ou des idéologies qui sont ceux des adultes.
Après tout, le weekend c’est d’abord une fin de semaine avant d’être le congé que dans sa rationalisation a posteriori, l’académie française suggère. Cette suggestion socialement douteuse a fait fuir certains dictionnaires comme le Littré qui évitent de définir ce mot pourtant d’un usage courant. Sans doute parce qu’il ne veut pas, comme certains autres, reprendre à son compte l’acception officielle qui voit dans le weekend un congé au lieu d’une classe de partition de la semaine. Ce qui est une contradiction d’ordre pragmatique et social dans la bouche de l’infirmière qui dit : « je travaille un weekend sur deux. » Car par définition on ne travaille pas pendant un congé.
Idem pour la prise de position de la même académie dans la détermination du sexe du Covid. Alors que spontanément les gens disaient le Covid, ces doctes personnages, dans une urgence pour le moins troublante, se sont rassemblés pour siffler un coup d’arrêt ; du haut de leur Ariès de sagesse, ils ont décrété que la raison académicienne était au-dessus de la spontanéité des usages, et que therefore on ne dira plus le covid mais la covid : parce que à les en croire, il s’agit d’une pandémie ou d’une maladie. La primauté est donnée au principe de la prévalence générique du definiendum…
Or, sous couleur de principe logique, se cachent d’autres enjeux et préoccupations pour le moins idéologiques. Dans le cas du Covid, deux approches sont en conflit. L’approche pathologiste selon laquelle COVID signifierait : «Coronavirus disease » et l’approche administrative qui veut que ce soit plutôt : «Coronavirus Vaccination Identification », c’est-à-dire un système qui sous prétexte de vaccination aboutira au contrôle numérique de l’identification.
On voit bien que faire monter au créneau les hommes en vert pour trancher le débat sur le sexe de COVID n’est pas naïf : il vise bien à cacher ce que ceux que les bien-pensants appellent complotistes dénoncent à cor et à cri.
Ahandeci Berlioz
