
Quand on y regarde de près, la prostitution, ce n’est pas seulement une affaire de femme ou de sexe ; pas seulement une disposition féminine ou sexuelle en général, et ce quel que soit le sexe ou le genre. Certes, la prostitution a partie liée avec la nature ; c’est la tendance individuelle ou collective à mettre en échange marchand une disposition, un état, ou un don naturels. C’est en cela que beaucoup de prostitués se recrutent aussi parmi les diplômés, les lettrés, les experts, voire les intellectuels.
Après tout, le personnel qualifié qui a œuvré à l’émergence et à la puissance technologique du troisième Reich n’était pas entièrement constitué de nazis zélés, de conscrits, ou de gens soumis ou manipulés à l’insu de leur propre gré. Nombre d’entre eux étaient des savants, des ingénieurs, des intellectuels qui se sont vendus en toute connaissance de cause et dans la claire conscience de leurs intérêts. De même que les dirigeants africains qui servent avec zèle le néocolonialisme mondial qui pille l’Afrique et maintient ses peuples dans la misère, ne le font pas avec l’arme blanche sur la gorge : ils agissent de leur plein gré avec une claire conscience de leurs intérêts.
C’est pour cela qu’il faut avoir vis à vis de la prostitution une vue moins étriquée, sociologiquement plus large et surtout une certaine indulgence et ne pas croire que l’intellectualité nous en met à l’abri.
Alan Basilegpo
