Covid-19, Air-France : J’ACCUSE !

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La France où la contagion au coronavirus fait rage en ce moment cherche par tous les moyens à sauver son économie du naufrage. Consciente de la gravité de la situation, elle laisse les cafés et les restaurants, les parcs et les jardins, les lieux de culte et de spectacle fermés. Elle interdit les déplacements interrégionaux de plus de cent kilomètres. Mais elle rouvre les écoles maternelles et élémentaires pour permettre à celles-ci de prendre le relais de la garde des enfants afin que leurs parents retournent au travail.

Le souci de ces mesures paradoxales est de redémarrer l’économie placée en coma artificiel depuis plus de deux  mois. C’est dans ce même souci que la France réquisitionne, comme au temps de la construction du Congo-océan, des pays africains pour servir de cobayes à la relance forcée des vols d’Air France ; une décision prise autoritairement sans demander l’avis des Africains. Comme toujours dans ces décrets colonialistes, quelques consignes plus ou moins condescendantes, mâtinées de promesses personnelles suffisent à faire l’affaire. Le petit Nègre qu’on a aidé à placer sur son fauteuil présidentiel n’a pas vocation à s’opposer à la volonté du grand Blanc. Les pays tests astucieusement choisis sont la Côte d’Ivoire – pré carré politique légendaire – et le Bénin moins connu pour sa soumission inconditionnelle à la France. L’inclusion du Sénégal fait l’objet d’une mise en scène polémique qui ressemble plus à une manipulation visant à laisser un os à ronger à la dignité africaine encore une fois piétinée.

La France considère qu’elle ne peut jamais mourir avant les Noirs. Que ceux-ci seront toujours là – esclaves, colonisés, néo-colonisés – pour être sacrifiés chaque fois que nécessaire. Pour relancer sa compagnie aérienne anémiée par le « lockdown » planétaire, elle impose l’ouverture du ciel africain au risque de provoquer la contamination et la mort de centaines voire des milliers d’Africains. Mais, la mort des Noirs Africains ne pèse rien dans la balance de la relance de son économie. L’outrecuidance ici, c’est qu’elle agit en violation du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, et de la souveraineté des Etats africains, au vu et au su du monde entier. Ces décisions sont ensuite présentées comme des décisions libres des dirigeants africains : mais comment des dirigeants peuvent-ils prendre des décisions manifestement dangereuses pour la sécurité sanitaire de leurs peuples ? Même si ces dirigeants sont assez débiles pour prendre ces décisions stupides et dangereuses, comment se fait-il que la France pays si éclairé, s’en rend-elle complice ?   Et comment se fait-il que ce sont seulement des pays francophones qui jouent à ce jeu macabre et insensé ?

J’accuse la France de vouloir sacrifier la santé des Africains à la relance de son économie !

J’accuse la France d’imposer l’ouverture du ciel africain en contradiction avec les intérêts des états et des peuples concernés !

J’accuse la France d’abuser de la faiblesse des pays africains !

J’accuse la France de violer le principe inaliénable du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes !

La pandémie qui sévit actuellement n’impose pas un devoir de solidarité néocoloniale à l’Afrique. L’Afrique ne doit rien à la France. Et si la France doit mourir, il ne faut pas qu’elle tire l’Afrique dans sa tombe. Nous avons déjà trop servi. Nous servons déjà trop, ça suffit comme ça !

J’accuse l’Union africaine dont on sait que son silence de mort dans ces affaires de violation flagrante des droits des états et des peuples africains qu’elle est censée protéger dénote bien de son aliénation préjudiciable !

Je l’accuse de tarder à assumer ses responsabilités !

J’accuse les Nations Unies  de ne pas se saisir de ce flagrant délit de violation de la souveraineté des peuples africains !

J’accuse L’OMS, d’habitude si prompte à mettre en garde contre des tisanes susceptible de soigner les Africains  de rester curieusement indifférente au risque sanitaire que le colonialisme français fait prendre aux peuples africains !

Enfin, j’accuse  les Africains qui continuent de rester impassibles devant cette violation flagrante de leur souveraineté de ne pas s’être déjà levés comme un seul homme pour crier haut et fort leur indignation légitime à la face du monde contre le colonialisme français et le racisme anti-noir qui en est le principe !

Aminou Balogun

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