« Je ne ferai jamais de constitution pour exclure qui que ce soit parce que j’en ai été victime » dit le Burkinabè, prenant des airs de martyr engoncé dans sa munificence bien-pensante. Ah, que tout cela est émouvant ! Ah, que tout cela fait oublier le coût sanglant de sa lettre de mission française en Côte d’Ivoire…
Mais ce « je » est un jeu de trop, un « je »de dupe. Il est la queue flamboyante d’une comète de lapsus, qui trahit le dictateur constitutionnel qui sommeille dans le corsaire de comptoir colonial.
Non, Monsieur le transfuge, Monsieur le ludion, qui n’a pas honte d’être la honte historique de l’Afrique éprise de dignité. Non, la constitution n’est ni un jeu ni une affaire de « je ». On a beau vouloir faire assaut de vertu, dans une démocratie digne de ce nom, ce n’est pas un seul homme qui fait la constitution tout seul dans son coin. La constitution est l’oeuvre et l’Affaire de tout un peuple !
Aminou Balogun