Plus de 48 heures après les élections générales, et notamment présidentielle au Nigeria, aucun résultat n’est encore connu. L’INEC après un premier faux pas où les élections prévues pour le 16 février furent reportées le jour même à la semaine suivante, vient encore de procéder à un report de dernière minute : il s’agit de la collation et de l’annonce des résultats initialement prévues pour dimanche, et qui ont été reportées à ce lundi. Les journaux qui toutes obédiences confondues sont sous l’influence opportuniste des hommes politiques et de leur argent, jouent le jeu et semblent avoir perdu tout esprit de curiosité ou d’initiative pour ne pas parler d’esprit critique. Aucun sondage, aucune projection d’estimation, aucune analyse indicative de tendance, silence radio. La tendance générale est de répéter en boucles les victoires spectaculaires de Buhari dans ses fiefs du Nord, en omettant soigneusement de dire ce qu’il se passe dans le centre du pays frappé par une endémie de massacres perpétrés par les bergers peuls dans l’indifférence du pouvoir de Buhari, lui-même peul, sans parler du Sud, plus particulièrement le pays Ibo très massivement remonté contre lui.
Beaucoup d’incidents de violence ont émaillé les élections, paradoxalement dans le Sud, bien que les deux principaux candidats en jeu soient du Nord. La Fraude est une pratique courante et prend diverses formes, même si elle n’est pas l’apanage du seul parti au pouvoir que les Nigérians soupçonnent d’avoir mainmise sur l’INEC.
Les fraudes perpétrées par des agents de l’institution, comme ici, font désespérer de sa volonté d’être à la hauteur de sa mission, surtout lorsqu’elles ne sont que le bout visible et aléatoire de l’iceberg des malversations…
Aminou Balogun