L’Histoire avec des « si » : Analyses Contrefactuelles des Possibles non Advenus

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L’histoire contrefactuelle s’écrit avec des si. Et si les Alliés avaient perdu la Seconde Guerre mondiale ? Et s’il n’y avait pas eu de traite atlantique ? Deux historiens français analysent les vertus de connaissance de cet usage du passé, depuis longtemps appréciées du monde anglo-américain.

Il est des ouvrages d’historiographie qui promettent beaucoup et accouchent d’une souris. Il en est d’autres qui annoncent beaucoup et… donnent suffisamment – mais pas nécessairement là où on les attendait : Pour une histoire des possibles est une enquête fondée sur un séminaire, une bibliographie, une expérience pédagogique et une mise à l’épreuve. C’est donc un dossier ambitieux et, ajoutons, courageux car les deux auteurs ne se contentent pas d’indiquer les riches horizons de la science historique à venir : ils s’y confrontent.

De quoi s’agit-il ? De l’histoire dite « contrefactuelle », également dénommée dans les pays de langue anglaise où elle a grand cours « What if History  », ou bien encore « uchronie », « récits alternatifs », « histoire avec des si », etc. Peu goûtée et assez peu pratiquée en France jusqu’à une date récente, elle occupe pourtant, et depuis longtemps, un espace important de l’écriture et de l’usage du passé, entre histoire et fiction, partout dans le monde, surtout aux États-Unis, au Royaume-Uni et dans les espaces autrefois impériaux, dominions, colonies de Sa Majesté. C’est un genre littéraire qui s’est épanoui au XIXe siècle, puis s’est transporté au XXe siècle dans un type d’historiographie populaire très en vogue (et si Napoléon avait gagné à Waterloo ? Et si les Alliés avaient perdu la Seconde Guerre mondiale ?), dont seuls les historiens étatsuniens et anglais ont perçu les vertus de connaissance. Pour une bonne part, le propos de Quentin Deluermoz et Pierre Singaravélou, tous deux historiens spécialistes du XIXe siècle, consiste en un rattrapage national : prendre au sérieux cette histoire apparemment pas sérieuse et convenir que l’histoire contrefactuelle est un bon levier pour « interroger les cadres de production du savoir de la discipline ».

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