Nigeria : Obasanjo Entre dans le Lard de l’Assemblée Nationale

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Dans une lettre datée du 13 Janvier et adressée au Président du Sénat, Bukola Saraki et à celui de la Chambre des représentants, Yakubu Dogara, l’ancien Président Olusegun Obasanjo accuse les législateurs de corruption, d’impunité, de cupidité et de violation répétée des lois de la République.
L’ancien président a accusé les législateurs spécifiquement de fixation de salaires et d’indemnités au-delà de ce que la commission d’allocation des revenus a recommandé.
Dans sa lettre, M. Obajanso dit qu’il a réfléchi et exprimé ouvertement jadis et naguère ses points de vue sur les pratiques en vigueur à l’Assemblée nationale « qui nuisent à la  » respectabilité « et à « l’honorabilité  » car elles sont plongées dans l’opacité et un tel manque absolu de transparence qu’on ne peut les considérer comme des pratiques normales, bonnes et décentes, dans une démocratie qui se veut exemplaire ».
En référence à la question des budgets et des finances de la législature, M. Obasanjo a estimé que la situation économique actuelle dans lequel le pays se trouve est le point culminant de l’érosion constante de la bonne gestion financière et économique qui a empiré les six dernières années au moins.
L’ancien président a fait valoir que le but de l’élection à l’Assemblée législative en particulier au niveau national était le service de la nation et non le service personnel et l’intérêt de ses membres au détriment de la nation, toutes choses qui semblent avoir été la mentalité, la psychologie et la pratique au sein de l’Assemblée nationale depuis le début de l’ère démocratique actuelle.
Selon M. Obasanjo, «peu importe ce que nous faisons par ailleurs, tant que l’une des branches du gouvernement a son administration et sa gestion financière plongées dans l’opacité et des pratiques en proie à la corruption ; peu de résultat sinon rien ne peut être obtenu dans la voie du redressement du Nigeria, de l’amélioration de son système démocratique, du développement et du progrès durable. La gouvernance sans transparence ne sera qu’une parodie de démocratie. »
Sur la situation financière difficile du pays, M. Obasanjo a souligné que «maintenant, au vu de la réalité du budget, il y a nécessité d’une réflexion sobre et d’un sacrifice avec de l’innovation au niveau des pouvoirs exécutif et législatif de l’État. La sobriété, le sacrifice et l’esprit de gravité doivent sauter aux yeux.
« Il ne doit pas être vu et dit que ceux qui, en tant que dirigeants, appellent les citoyens au sacrifice vivent dans l’opulence obscène. Cet état de chose serait on ne peut plus injuste et cynique. Il semblerait que s’instaure une culture par laquelle l’élection du pouvoir législatif au niveau national en particulier, est une licence pour l’inconduite financière, ce qui ne devrait pas être le cas.
«L’Assemblée nationale a maintenant une occasion unique de présenter une nouvelle image d’elle-même. Cela aiderait à renforcer, approfondir, élargir et soutenir notre démocratie. »
«M. le Président du Sénat et honorable Président de la Chambre, a dit M. Obasanjo, vous savez que vos émoluments recommandés par la Commission prennent en compte tous vos besoins légitimes : salaire de base, voiture, logement, personnel, allocation de circonscription.
L’Assemblée nationale devrait avoir le courage de publier ses budgets de fonctionnement pour les années 2000, 2005, 2010 et 2015. Voilà ce que sont les exigences de transparence. »

A propos de l’initiative des législateurs d’acheter de nouvelles voitures — plus de 14 milliards de FCA ont été votés à cet effet au seul sénat pour ses 109 membres — , l’ancien président a déclaré qu’elle est inutile. M. Obasanjo a exprimé l’espoir que l’Assemblée nationale reconsidérerait ce projet et ferait tout ce qui est en son pouvoir, non seulement pour la transparence de son propre budget, mais dans tous les domaines de l’administration et de la gestion financière, y compris la vérification de ses comptes de 1999 à ce jour.
« Le cas échéant, ceci sera une nouvelle aube à la démocratie au Nigeria, améliorera l’image de l’Assemblée nationale, et à coup sûr, évitera à la présidence et l’Assemblée nationale d’être trop souvent à couteaux tirés sur le budget et les questions financières» a conclu M. Obasanjo.

Alan Basilegpo

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