Michel Adjaka Donne les Pistes d’une Justice Apaisée et Accessible à Tous

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Michel Adjaka,le Président de l’Union Nationale des Magistrats du Bénin a énoncé les points qui lui paraissent essentiels pour que le Bénin prenne le chemin d’une justice apaisée et accessible à tous.
Selon l’intrépide syndicaliste, ces points qui sont au nombre de 17 s’égrènent comme suit :

1) doter le ministère de la justice d’une vision claire et précise consacrée par un plan assorti d’un échéancier,
2) confier l’exécution dudit plan aux acteurs du secteur qui en maîtrisent l’enjeu,
3) réviser la constitution pour:
-supprimer la Haute Cour de Justice,
-faire élire par leurs pairs le président de la Cour Suprême,
-les magistrats siégeant à la cour constitutionnelle,
4) doter le pouvoir judiciaire d’un budget autonome porté au moins à 10% du budget national;
5) relire la loi portant statut de la magistrature et réformer celle relative au Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM),
6) mettre en place un dispositif destiné à garantir la sécurité des magistrats et celle de leurs familles,
7) trouver un mécanisme pour faire respecter les dispositions de l’article 59 de la constitution du 11 décembre 1990 relatives à l’exécution des décisions de justice,
8) rattacher la police judiciaire au Ministère de la justice,
9) moderniser le code pénal,
10) mettre effectivement en œuvre les innovations contenues dans le code de procédure pénale,
11) rendre opérationnelle l’aide juridictionnelle et en confier la gestion à un conseil national,
12) doter l’inspection générale des services judiciaires de moyens humains et financiers adéquats afin de lui permettre de contrôler effectivement et efficacement les services juridictionnels, les charges professionnelles et les prisons,
13) créer une école afin de faciliter la formation initiale et continue des professionnels de la justice,
14) augmenter progressivement le nombre de magistrats, du personnel non magistrats et améliorer le statut et les conditions de travail de ces différents acteurs de la chaîne judiciaire,
15) moderniser le parc automobile et informatique des juridictions,
16) lutter contre le phénomène des démarcheurs et autres intermédiaires judiciaires,
17) rendre opérationnelles les chambres administratives et des comptes,
renforcer les efforts visant à sensibiliser les populations, notamment les couches vulnérables sur leurs droits et surtout sur les procédures judiciaires.

Si la justice n’est pas le premier secteur dont dépend le progrès social et économique de notre pays — car l’éducation nous paraît indiscutablement détenir cette place primordiale et motrice — elle reste un besoin fondamental de l’homme et du citoyen, ainsi qu’un service de base conditionnant la cohésion sociale et la paix nationale. Il serait souhaitable, en cette approche des élections présidentielles que d’autres experts d’autres secteurs vitaux de la société formulent des propositions aussi pertinentes qui ouvrent des voies vers la rationalisation sectorielle et globale de la vie politique nationale.

Acéglokan Basile

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