Les Élections Présidentiel- les et le Fantasme Cyclique du Changement

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Le concept du changement est devenu un lieu commun, un mantra et une promesse tarte à la crème de tous les partis d’opposition en démocratie. Peut-être que la mayonnaise du changement prend-elle parce que la promesse qui le porte peut être considérée comme le genre de déclaration que les linguistes qualifient de performative, dans le sens où elle dit ce qu’elle fait. Puisque l’opposition aspire à prendre la place du parti au pouvoir, le processus de substitution souhaitée est, quoi qu’il en soit, un changement, même si une fois au pouvoir on ne change rien à l’ordre des choses, ou qu’on ne tient aucune des promesses du changement.
Le régime en place ne donnant pas satisfaction, ou pire, étant pourri, corrompu et médiocre, il faut en changer. Or celui que l’on change aujourd’hui avec la victoire ou celui que l’on promet changer avec l’arrivée au pouvoir avait jadis promis le même changement avant d’en être pris au piège.
De l’Occident en Afrique, des États-Unis aux Nigeria en passant par la France, le Brésil et le Canada, le plus troublant dans ce phénomène qui mêle l’espérance cyclique à la naïveté populaire est que les peuples y croient à la mesure même de leur amnésie sélective
Afojuba Bosede

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