Au Burkina Faso, l’heure est à l’inculpation des putschistes pour attentat à la sécurité publique et politique du pays. Mais les putschistes seuls ne sont pas à blâmer dans cette affaire. Les peuples africains eux aussi ont leur part de responsabilité dans les aventures politiques de leurs élites. Ils ont habitué celles-ci à la passivité, à l’indifférence, la division, la couardise, et à l’individualisme voire à la lâcheté, travers qui poussent ces élites à se lâcher la bride de tentations aventureuses dont par la suite tout le monde se plaint.

Si l’état de veille politique, la combativité et la réactivité du peuple, de par leur actualité et la permanence de leur affirmation, solidement intériorisées par les élites et les politiques d’Afrique, devaient ne faire l’objet d’aucun doute dans leur esprit ; si les élites et hommes politiques savaient que le peuple est déterminé et prêt à tout instant à défendre sa volonté de vivre libre selon les règles de la démocratie alors, nos élites et hommes soi-disant politiques réfléchiraient par plus d’une fois avant de se lancer dans les aventures scabreuses, idiotes et criminogènes comme celle qui a occasionné des victimes innocentes — morts et blessés –menacé la paix et mis en danger la transition au Burkina Faso.
Aminou Balogun