
Au Bénin, 100% des parlementaires votent pour une loi que 100% de la jeunesse africaine vomit et rejette, à savoir la loi sur la continuité de l’esclavage monétaire des Africains par la France à travers le le ravalement du franc CFA en Eco. Dans un régime qui se pique de donner des leçons de démocratie au Niger de manière cruelle, un tel score soviétique est pour le moins troublant. Il en dit long sur le caractère totalitaire de ce que nous appelons pince sans rire Démocratie.
L’autre surprise de cet exercice douteux, c’est qu’il apparaît clairement que derrière les oppositions à couteaux tirés entre Talon et ses soi-disant opposants- Yayi, Houndété, les Démocrates et consorts – derrière la traditionnelle opposition Nord-Sud qui paraît tranchée et inconciliable, se cache bien une capacité, une potentialité d’entente nationale. C’est heureux de le constater. Cet événement inédit en décille les yeux à plus d’un. Espérons que cette capacité d’entente nationale ne serve pas seulement les intérêts de la France.– car on imagine que dans cette affaire de loi sur le franc CFA, la France a dû faire fonctionner la planche à billets pour acheter les consciences. Espérons que cette capacité d’entente nationale inédite puisse aussi être mise au service des Béninois, sans que la nation n’ait à sortir un rond.
Au total, dans cette affaire lamentable, un constat est clair : dans les vraies démocraties, les théâtres et les Assemblées sont des institutions bien séparées et distinctes, alors qu’au Bénin, théâtre et Assemblée nationale, c’est deux en un.
Aminou Balogun
