Niger(ia) : Tinubu Recadre Colonna

Sous prétexte d’être venue remettre une tranche de 150 millions de dollars des rapines d’Abacha saisies, la Ministre française des affaires étrangères Mme Catherine Colonna était en réalité missionnée par Macron pour faire pression sur le Nigeria et Tinubu en tant que président de la CEDEAO afin de remettre au goût des temps l’idée, pourtant caduque, d’une guerre au Niger. En effet, la France caresse le fantasme d’une relance de la guerre contre le Niger dans le brouhaha des guerres qui agitent actuellement le monde. Une manière de redoubler le mal qui s’offre à voir à Gaza, en en tirant une espèce de gloire funeste. Pathétique calcul d’un pays en perpétuel manque de reconnaissance et qui, à défaut d’être reconnu dans le bien, est prêt à l’être dans le mal, affiché comme démonstration de force. Soit pour se situer dans le paradigme typiquement occidental d’une guerre mondiale qui se déroulerait sur plusieurs fronts et plusieurs théâtres mondiaux ; soit pour se cacher derrière le fracas des guerres autrement plus importantes pour mener une petite guerre de massacre qu’elle espère éclair au Niger.

Mais mal lui en a pris car définitivement, Tinubu qui a pris la mesure de la situation,  et conscience des enjeux pour notre race et notre continent, ne s’en est pas laissé conter. Colonna croyait que le Nigeria était la Côte d’Ivoire ou le Bénin pour se laisser éblouir par la restitution de 150 millions de dollars. Or, il s’en faut de beaucoup pour éblouir le premier producteur de pétrole et première économie de l’Afrique…

Voici la réponse de Tinubu à Catherine Colona :

« Le leadership consiste à répondre aux besoins des gens ; leurs cris et leurs frustrations. Le Nigeria partage une frontière avec le Niger qui s’étend sur sept États nigérians, et la plupart de ces États sont très peuplés. Par conséquent, je dois guider la CEDEAO avec prudence et régularité afin que nous gérions notre colère avec soin.

« Nous avons un collègue et un dirigeant démocratiquement élu, le président Bazoum, qui sert de bouclier humain. Si nous n’y prenons pas garde, lui et sa famille peuvent être mis en danger.

Je déploie toutes les stratégies détournées appropriées pour éviter une effusion de sang en République du Niger. Nous reconnaissons les souhaits de notre peuple ; ils ne veulent pas de guerre, mais cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas prendre des mesures audacieuses et décisives », a affirmé le président dans une vague tentative de concession aux attentes françaises.

Réponse digne d’un vrai descendant de Tinubu, et dont toute l’Afrique, à commencer par les Béninois, devrait être fière, ne serait-ce que par substitution en raison de la persistance dans l’erreur qui caractérise le Bénin dans ce dossier. Le président Tinubu a déclaré que le Nigeria continuera à galvaniser ses partenaires internationaux dans la poursuite déterminée d’une résolution pacifique de la situation en République du Niger. Espérons que le Bénin sera le premier de ceux-ci.

Vive l’Afrique libre ! Vive la claire conscience des intérêts de l’Afrique ! L’heure d’une Afrique mature a sonné !

Bejide Alamoran