
Quand on prend la peine d’y réfléchir, on se demande, si les pays de la Cédéao sont sérieux quand ils menacent le Niger d’intervention militaire. La faute présumée du Niger est que des officiers patriotes ont pris leurs responsabilités, sans verser une goutte de sang. Et ils sont accusés d’offense à la démocratie. Il faut croire que la cédéao est un paradis de démocrates tout de blanc vêtus ; qu’elle ne contient pas la Côte d’Ivoire où naguère, pour s’offrir un troisième mandat inconstitutionnel, Ouattara n’a pas hésité à marcher sur des dizaines de cadavres dans le silence de mort de la « communauté internationale » ; ni le Sénégal où très récemment au nom du rêve d’un troisième mandat Macky Sall a allègrement fait massacrer une bonne trentaine d’adolescents innocents là aussi dans le silence assourdissant de ceux qui aujourd’hui se passionnent pour la démocratie au Niger. Les dirigeants de la cédéao, comme maints autres en Afrique ne sont pas des démocrates mais des occidentocrates : ils reçoivent leur pouvoir non pas des peuples mais de l’Occident. Avec ce pouvoir, ils écrasent et mettent hors jeu leurs peuples comme au temps colonial ; la seule différence avec le temps colonial
est que le recours à la farce électorale n’était pas nécessaire.
Comment des gens qui ont versé du sang et violé la constitution peuvent-ils prétendre
aller dans un pays voisin verser du sang pour en découdre avec d’autres qu’ils accusent d’avoir violé la constitution bien qu’ils n’aient pas versé une goutte de sang ?
Cette question met en lumière l’absurdité de la posture de la cédéao. Elle est au coeur du drame des pays francophones voire de toute l’Afrique. Elle dénonce la fausse conscience des Occidentaux qui ont substitué au colonialisme d’avant la seconde guerre mondiale, un colonialisme vicieux qui porte le masque d’une démocratie carnavalesque. Geste raciste en son essence, cette substitution qui tient les Noirs pour des demeurés, conserve tous les avantages du colonialisme d’antan sans ses inconvénients. La démocratie qu’elle promeut est
factice. Satrapie autocratique, c’est un système qui met hors jeu les peuples et impose les intérêts des Occidentaux et d’une caste corrompue.
Dans ce contexte on comprend que le coup d’État militaire soit pour les peuples politiquement encagés une espérance, une bouffée d’air et une nécessité ; il fait partie de la dynamique de libération des peuples. Et par voie de conséquence, on comprend pourquoi la chose inquiète tant les joueurs de poker menteurs de la Françafrique et au-delà de l’Occident malicieux.
Dans l’absolu, si les pouvoirs établis des pays Africains avaient quelque air de famille avec la Démocratie on pourrait comprendre l’intention de la cédéao d’intervenir par la force au Niger.
Et il n’est pas jusqu’au fait que la cédéao ne soit en vérité que le faux nez de la France qui ne confirme l’absurdité de l’éthique de supercherie qui caractérise son fonctionnement.
Adenifuja Bolaji
